Dimanche avait lieu au Tchad l’élection présidentielle, qui devrait confirmer Idriss Déby Itno dans un cinquième mandat consécutif, après 26 ans de pouvoir. Le scrutin qui voyait 13 candidats s’affronter s’est déroulé sans altercations, mais il semble que le pouvoir a tenté de tuer dans l’œuf toute possibilité de diffuser des rumeurs ou informations de fraudes, qui auraient miné l’autorité des résultats.
Le site Jeune Afrique rapporte ainsi qu’entre dimanche matin et lundi soir, Internet était coupé à N’Djaména, la capitale tchadienne qui compte plus de 1 million d’habitants, soit près de 10 % de la population. « Le réseau mobile avait été interrompu dès dimanche 10 avril au matin et l’internet fixe avait suivi dans la soirée. Les SMS ne passaient plus non plus sur le réseau local », rapporte le site. Ce mardi, les télécommunications n’ont été rétablies que partiellement, avec certains sites comme Facebook qui restent inaccessibles.
Le fait de couper ainsi totalement les communications est jugé au niveau international comme une violation des droits de l’homme.
Opacité et accusations de fraude
Selon Jeune Afrique, « ces mesures d’isolement et de censure, nullement expliquées par les autorités, empêchent de fait les opposants de communiquer entre eux au sujet des conditions de déroulement du vote de dimanche ». Or même si le scrutin a eu lieu dans le calme, le régime tchadien ne semble pas vouloir faire preuve de la plus grande transparence.
Ainsi TV5 Monde s’est fait confisquer le matériel de deux envoyés spéciaux pendant plusieurs heures dimanche. « Ils étaient en train de filmer dans un bureau de vote où visiblement il y avait des difficultés », a témoigné Yves Bigot, PDG de TV5 Monde. Hier, les journalistes ont eu l’interdiction de filmer.
Par ailleurs le chef de l’opposition, Saleh Kebzabo, a accusé le régime de « bourrages d’urnes et de ventes de cartes d’électeurs ».
Les résultats seront connus d’ici 15 jours.
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