Le Vatican serait-il las des utilisations abusives des symboles religieux dans la société civile ? Dans un communiqué de presse publié ce week-end, le Saint-Siège annonce avoir créé un copyright très spécial concernant le nom, l’image et les symboles de la fonction papale. Selon les autorités religieuses, ce nouveau droit d’auteur vise à interdire l’utilisation de termes ou de symboles désignant le chef spirituel de l’Eglise catholique romaine pour nommer des produits ou des services n’ayant aucun lien avec le Souverain Pontife.
Selon le communiqué publié samedi, les raisons qui ont poussé l’Eglise à reconsidérer la protection de l’image papale seraient liées à une « forte augmentation de l’affection et de l’estime envers la personne du Saint Père » ces derniers temps. Or, cette nouvelle ferveur a incité de nombreuses institutions éducatives et culturelles, des groupes civiques et des fondations à reprendre leur nom du pape dans leurs activités.
En raison de ce nouvel attrait, le Vatican a jugé nécessaire de déclarer qu' »il a seul le droit d’assurer le respect dû aux Successeurs de Pierre » qui est, selon la théologie catholique, la lignée des papes remontant jusqu’à l’apôtre Pierre. Pour l’Eglise, ces mesures sont uniquement destinées à « protéger la figure et l’identité personnelle du pape de l’utilisation non-autorisée de son nom et / ou des armoiries pontificales à des fins et des activités qui ont peu ou rien à avoir avec l’Eglise catholique« .
« Par conséquent, l’utilisation de tout élément ayant trait directement à la personne du Souverain Pontife et / ou l’utilisation du titre « Pontifical » doivent recevoir une autorisation préalable et expresse du Saint-Siège » a ainsi conclu le message du Vatican, las de voir des tentatives d’utilisation de symboles et logos ecclésiastiques ou pontificaux « pour instaurer une sorte de crédibilité ou d’autorité à certaines initiatives« .
Cependant, au regard de la déclaration du Saint-Siège, il ne s’agit pas vraiment d’un copyright au sens classique du terme mais plutôt d’une sorte de droit de regard que s’octroie l’Eglise afin d’empêcherd’éventuelles dérives publicitaires. Comme le souligne Cody Doctorow, le Souverain Pontife n’a visiblement aucune envie d’être associé à du « Pope Soap » ou des « Pope Burgers ». Une mesure visiblement préventive mais qui n’ira pas bien loin. On imagine en effet mal comment le Vatican pourrait intervenir dans les différents États du monde pour verrouiller la « marque » du pape.
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