Le porte-parole en chef de la RIAA, Jonathan Lamy, a laissé entendre dans un récent entretien que les DRM n’étaient plus viables aux yeux de l’association interprofessionnelle américaine. En effet, le paysage de la musique numérique a profondément évolué, mais pas dans le sens souhaité par l’industrie.

Mise à jour : la RIAA a tenu à rectifier les propos de Jonathan Lamy. L’association interprofessionnelle indique que le porte-parole n’a jamais utilisé le mot « mort ». En revanche, Jonathan Lamy a expliqué qu’ il n’y avait quasiment plus de DRM sur les musiques téléchargées légalement. Comme le note ironiquement Torrentfreak, ce n’est donc pas une espèce disparue, mais en voie de disparition…

Qu’il semble loin le temps où la RIAA croyait dur comme fer au retour des DRM. À l’époque, David Hugues, le responsable technologie de l’association interprofessionnelle avait estimé que l’immense majorité des méthodes pour vendre de la musique numérique nécessitait l’installation de mesures techniques de protection : « j’ai fais une liste des 22 façons de vendre de la musique et 20 d’entre elles exigent encore des DRM » déclarait-il alors, persuadé que « les DRM ne sont pas morts« .

C’est le porte-parole en chef de la RIAA, Jonathan Lamy, qui a porté l’estocade. Dans un prochain article à paraitre dans SCMagazine, Jonathan indique ainsi que « les DRM sont morts, n’est-ce pas ?« , répondant ainsi à une question sur les positions de la RIAA concernant ces fameux verrous numériques. C’est un retournement de situation pour le moins étonnant. L’année dernière encore, la RIAA était convaincue d’un prochain tournant : « il y aura un mouvement vers les services par abonnement et en fin de compte, ça impliquera le retour des DRM » avait estimé David Huges.

Effectivement, il y a bien eu un tournant, mais pas celui escompté. En début d’année, Apple avait annoncé que l’ensemble du catalogue disponible sur iTunes serait libéré des mesures techniques de protection. Or, si de nombreuses boutiques en ligne proposent encore des produits verrouillés, avec la défection du plus gros magasin de musique en ligne (plus de 70 % du marché mondial), la RIAA n’avait guère le choix de revoir ses positions.

Il aura donc fallu une dizaine d’années pour que la RIAA constate que les DRM n’ont jamais empêché le piratage de la musique et n’ont jamais satisfait les consommateurs. L’IFPI déclarait par ailleurs en début d’année que le retrait des DRM pourrait « augmenter significativement les ventes numériques« . C’est dire que le paysage de la musique numérique a pris une toute autre forme que celle rêvée par les différentes industries et sociétés de ce secteur.

Néanmoins, si le secteur de la musique est progressivement débarrassé des MTP, la leçon ne semble toujours pas comprise par d’autres acteurs, notamment dans l’univers cinématographique ou vidéoludique. L’année dernière encore, le vice-président de la MPAA Frit Attaway indiquait que l’industrie du cinéma « avait besoin des DRM pour montrer à nos clients les limites de la licence qu’ils ont conclu avec nous« . Dans quelques années, il est fort possible que l’inverse se produise, avec les internautes montrant à l’industrie culturelle « les limites des verrous que les consommateurs sont prêts à accepter ».

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