La filiale de jeux vidéo de Vivendi, Blizzard, veut tirer les règles du droit d’auteur jusqu’à interdire à un auteur de diffuser le code source de son logiciel. L’éditeur du jeu World of Warcraft avait obtenu le mois dernier un jugement préliminaire favorable contre le créateur du bot WoWGlider (renommé MMO Glider), sur des motifs particulièrement tirés par les cheveux et très critiquables. En résumé, le tribunal avait jugé que le fait d’exécuter World of Warcraft en mémoire sur son ordinateur et de modifier son fonctionnement était une violation du contrat d’utilisation du jeu, et donc des droits d’auteur de Blizzard. Dans les faits, le jugement sacralisait l’idée que celui qui achète un logiciel ou un jeu vidéo n’en est jamais propriétaire, puisqu’il n’a pas le droit de le modifier.

Pas encore totalement satisfait du jugement, Vivendi/Blizzard veut maintenant interdire à la société MDY qui édite le bot de diffuser son code source. Il demande que « l’injonction fasse obstacle à MDY de diffuser le code source de Glider à des tiers, particulièrement ceux situés à l’étranger et contre qui il pourrait être difficile ou impossible d’obtenir juridiction aux Etats-Unis« . Blizzard explique au tribunal que « quelques utilisateurs de Glider ont suggéré sur des forums sur Internet que MDY fournisse le code source de Glider en ‘open-source’, libre d’utilisation« . Or, dans un tel cas, la bête échapperait à son contrôle.

« Si MDY est autorisé à distribuer son code source, Blizzard sera confronté à de multiples parties à travers le monde qui violent son droit d’auteur, et potentiellement sans flux financier par lequel les dommages causés à WoW pourraient lui être compensés« , estime l’éditeur dans sa plainte.

En somme, ça n’est pas tant le fait que MMO Glider soit diffusé en open-source qui fait peur à Vivendi/Blizzard, que le fait qu’il puisse être diffusé gratuitement. Pour le moment, Glider est facturé 25 $ à ses utilisateurs, ce qui permet à Vivendi/Blizzard d’espérer la solvabilité de son advesaire lorsqu’il sera définitivement condamné à verser des dommages et intérêts.

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