« Je ne suis pas sûr de ce que j’attendais mais ce pourcentage semble décourageant. » Voici le constat que porte Trent Reznor sur l’expérience de distribution qu’il a mené avec Saul Williams. Pour rappel, le frontman de Nine Inch Nails produisait l’année dernière le nouvel opus de Saul Williams. Les deux artistes décidaient alors de reprendre l’initiative de Radiohead en commercialisant deux versions de l’album sur Internet : l’une gratuite, et l’autre payante (5 $). Mais si Radiohead refuse aujourd’hui de dévoiler ses chiffres, Trent Reznor n’hésite pas une seconde. « Je voudrais partager mon expérience avec la sortie de The Inevitable Rise and Liberation of NiggyTardust, de Saul Williams, et ce que j’ai appris de l’opération. Peut être qu’en révélant toutes nos données – notre « linge sale » – nous pourrons contribuer à trouver une meilleure solution. »

Au 2 janvier 2008, 154.449 internautes avaient téléchargé The Inevitable Rise and Liberation of NiggyTardust. 18,3 % (28.322) ont opté pour la formule payante. Parmi ceux qui ont payé, 70 % ont choisi le format MP3 à 320kbps, 19 % le FLAC, et 11 % le format MP3 à 192kbps (le même que pour la version gratuite). A titre de comparaison, l’album précédent de Saul Williams s’était vendu à 33,897 exemplaires. « Gardez à l’esprit qu’aucun centime n’a été dépensé pour marketer cet album » explique Reznor. « Le seul marketing a été, pour Saul et moi, de dire à autant de gens que possible de l’écouter. […] Je dois admettre que les personnes au courant du projet doivent essentiellement venir des fans de Saul et de NIN, car il y a eu très peu de couverture médiatique en dehors de notre influence directe. Si cette hypothèse est correcte – que la plupart des gens ayant choisi de télécharger l’album de Saul proviennent de sa base de fans ou la mienne – le fait que moins d’une personne sur cinq ait jugé bon de donner 5 $ est-il une bonne nouvelle ? »

Il est vrai que l’argent est ici perçu directement par les artistes et ne se voit pas amputé par un label, les frais de fabrication et son budget marketing. Mais d’un autre côté, explique Reznor, « nous avons trop dépensé (rectification, j’ai trop dépensé) pour faire cet album avec les meilleurs, pour le studio, pour les frais d’intervenants, le contrat d’édition, l’utilisation de samples, les coûts de bande passante, et personne ne s’est enrichi grâce à ce projet. Mais la musique de Saul est dans plus d’iPods que jamais auparavant et les gens s’intéressent à lui. Il tournera pendant l’année et nous continuerons de répandre l’info n’importe où nous allons. Donc si vous êtes un artiste cherchant à utiliser cette méthode de distribution, faites ce que vous voulez de ces chiffres, j’espère qu’ils vous aideront. »

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