Shawn Fanning était l’ennemi public numéro un des majors du disque lorsqu’il a créé Napster en 1999. Aujourd’hui, ce pourrait être l’un de ses meilleurs amis avec le virage opéré par Snocap, qui devient une boutique de musique en ligne exportable sur tout site internet.

Cela fait plus d’un an que Mashboxx a annoncé un accord de distribution avec Sony BMG. Mashboxx, ce devait être un outil de P2P légal né d’une collaboration entre Snocap, la société créée par Shawn Fanning (le père de Napster), et Grokster, l’éditeur Peer-to-Peer autrefois dirigé par Wayne Rosso. Depuis que le projet a été annoncé en octobre 2004 et que la signature de catalogue a été officialisée avec Sony-BMG en juin 2005, il ne s’est pas passé grand chose pour Snocap et Mashboxx. Le logiciel qui devait révolutionner le P2P ressemble de plus en plus au plus beau vaporware de l’histoire du peer-to-peer. La dernière trace d’activité remonte à novembre, lorsque Mashboxx a officiellement acquis Grokster.

La technologie Snocap, concurrente de celle d’Audible Magic, devait permettre de filtrer les échanges réalisés sur les réseaux P2P en détectant à la volée les empreintes sonores des chansons téléchargées. Grâce à Snocap, Mashboxx devait permettre à la fois l’échange de chansons sur son réseau P2P et leur vente lorsque les droits étaient réservés (ce qu’a fait iMesh avec Audible Magic). Face au retard désastreux, Shawn Fanning semble avoir perdu patience.

Le site officiel propose désormais aux artistes un système facile à mettre en œuvre pour vendre leurs chansons sur leur blog ou sur des sites de fans. Vous pouvez déterminer le prix, le format et les restrictions de droits numériques (DRM) pour votre musique« , explique Snocap. Grâce à un outil implantable en quelques lignes de codes, tout webmaster peut créer sa boutique de musique et profiter de toutes les chansons présentes dans le catalogue de Snocap. Mais le créateur de Napster n’a pas tout à fait oublié ses premières amours pour le P2P et l’objectif premier de sa société.

Lorsqu’un artiste soumet une œuvre sur la plate-forme, celle-ci passe immédiatement à la moulinette pour être intégrée à la base de donnée des empreintes numériques des œuvres. Les développeurs que le système intéresse peuvent implanter un plug-in Snocap sur leur logiciel de P2P, pour détecter et bloquer à la volée les œuvres dont les droits sont réservés. Le plug-in permet bien sûr d’en proposer alors la vente…

Il n’est pas certain que le système séduise véritablement les majors du disque. Elles perdent leur importance dans la distribution des œuvres des artistes et même dans la protection de leurs droits. Mais leur rôle se recentre alors sur la promotion des artistes et sur leur développement artistique. Or n’est-ce pas le rôle que tout le monde préfèrerait leur voir jouer en priorité ?

Voici un exemple de module intégré pour le groupe The Format, visible sur leur blog MySpace :



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