La banque Goldman Sachs a saisi la justice américaine pour qu'elle ordonne à Google de supprimer un courrier envoyé par erreur vers la boîte Gmail d'un internaute. 

Goldman Sachs a commis une bourde, et demande à Google de l'aider à la réparer. Expliquant qu'une "prestataire" avait envoyé par erreur sur la boîte Gmail d'un tiers les documents confidentiels destinés à un client, la banque américaine a saisi la justice en référé pour demander à Google d'en effacer d'urgence toute trace.

Selon l'agence Reuters qui cite les explications contenues dans la plainte déposée à New York par Goldman Sachs, le courriel aurait été envoyé le 23 juin et contiendrait des "informations hautement confidentielles d'un compte de courtage". Alors que le courrier devait être envoyé à une adresse @gs.com ; la fautive a utilisé la même adresse en @gmail.com.

Google aurait accepté dès le 26 juin le principe d'une aide à apporter à l'établissement, mais demande qu'une ordonnance judiciaire lui confirme qu'il a non seulement le droit mais aussi l'obligation d'effacer le courriel dans la boîte de messagerie d'un client. La précaution lui permet de se couvrir dans le cas d'une protestation du client, qui peut invoquer le droit au secret de la correspondance.

Des droits supérieurs au secret de la correspondance ?

La banque a d'abord tenté de contacter le titulaire de la boîte Gmail récipiendaire de l'information, mais sans succès. C'est donc par subsidiarité qu'elle demande que Google intervienne, invoquant l'équilibre des droits en cause, qui devrait pencher en sa faveur.

"L'aide d'urgence est nécessaire pour éviter le risque d'infliger une violation de la vie privée inutile et massive de clients de Goldman Sachs, et pour éviter le risque d'une atteinte inutile à la réputation de Goldman Sachs", supplie la banque. "En revanche, Google risque à peine plus qu'un inconvénient mineur par l'interception d'un seul e-mail".

Si toutefois la justice donne raison à Goldman Sachs, c'est créer un précédent qui veut que des intérêts supérieurs peuvent justifier de manipuler le contenu d'une boîte aux lettres privée. Sera-ce le cas, par exemple, si des lanceurs d'alertes envoient des documents confidentiels vers la boîte d'un journaliste en @gmail.com ? 

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