Selon une étude menée par Cisco, l’échange de fichiers sur Internet va continuer à croitre dans les années à venir, au rythme de 7 petabytes supplémentaires par mois jusqu’en 2014. Cependant, si le trafic issus des réseaux peer-to-peer et du téléchargement direct va plus que doubler, sa part relative dans la consommation totale de bande-passante sur Internet va reculer.
En effet, les perspectives dressées par Cisco révèlent une montée en puissance très rapide de la vidéo en streaming. Ainsi, si le partage de fichiers va s’intensifier au fil du temps, l’activité va se faire supplanter par la vidéo en ligne. Selon les conclusions du document, cette activité représentera à ce moment-là 46 % du trafic Internet, tandis que le P2P ne sera « que » de 27 %.
Comme le note Torrentfreak, le poste « °change de fichiers » regroupe pêle-mêle à la fois des réseaux peer-to-peer classiques, comme BitTorrent, Emule et Gnutella, mais également des hébergeurs spécialisés dans le téléchargement direct, comme RapidShare et MegaUpload. Toutefois, tous ne vont pas progresser à la même vitesse. Comme nous l’écrivions fin 2009, avec la multiplication des lois répressives anti-téléchargement, les internautes vont se porter de plus en plus vers des solutions moins risquées.
Qu’il semble donc loin le temps où les protocoles eDonkey et BitTorrent représentaient pas moins de 70 % de la bande-passante globale d’Internet. On se souvient qu’en 2009, le cabinet Ipoque avait estimé que « le volume de P2P a augmenté proportionnellement au trafic global. Le P2P a encore progressé, mais différemment de l’an dernier ; il n’a pas dépassé la croissance globale du trafic Internet. À la place, certains partagers de fichiers se tournent vers des services alternatifs comme les services de téléchargement direct« . Une analyse que le temps aura fini par confirmer.
À l’époque, nous avions estimé qu’un tel chiffre allait être un argument de poids pour les opposants au téléchargement illicite (souvent confondu avec l’activité du peer-to-peer en général) et pour les fournisseurs d’accès à Internet, guère ravis de voir leur bande-passante principalement utilisée pour des activités pas toujours légales. Surtout lorsque seuls 20 % des abonnés à Internet consomment 70 % de ladite bande-passante.
Paradoxalement pourtant, la baisse relative du peer-to-peer pourrait avoir des répercussions positives. Avec la montée en puissance des plates-formes de streaming vidéo, propulsées indifféremment par des FAI ou par des acteurs tiers, il sera désormais difficile aux opérateurs de justifier un quelconque bridage des réseaux P2P (ou des débits) parce que trop gourmands. Car dans ce cas, si la seule motivation est de préserver autant que possible de la bande-passante, pourquoi ne pas limiter la vidéo en streaming, appelée à devenir l’activité la plus gourmande en la matière ?
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