Mars 2025, une première alerte provenant du lycée San Juan Bosco à Jaén marque le début de cette affaire.
Un professeur de l’établissement, situé dans cette ville du nord-est de l’Andalousie, à équidistance de Grenade et Cordoue, signale à la police un soupçon de piratage informatique sur la plateforme Seneca : le portail éducatif multifonction utilisé par l’ensemble des établissements publics, professeurs et étudiants de la région.
L’alerte est prise au sérieux et le dossier est mené par l’Unité des délits technologiques du commissariat provincial de Jaén.
Seneca permet aux professeurs d’encadrer la présence et l’inscription des élèves, mais également de saisir leurs notes, qui seront ensuite transmises directement aux établissements de l’enseignement supérieur.
Un système rodé sur lequel se fient les universités du pays pour sélectionner les candidats les plus méritants.
Pour lui, et ses camarades
Rapidement, les enquêteurs découvrent que la compromission va bien au-delà du lycée San Juan Bosco.
Cordoue, Séville, Huelva, Cadix, Almería … Au total, treize professeurs ont vu leur adresse mail compromise dans de nombreuses villes de la région.
Les cibles n’ont pas été choisies au hasard. Elles disposent d’accès privilégiés leur permettant de modifier les notes enregistrées sur la plateforme. Certains des professeurs concernés sont même responsables de l’élaboration des futurs examens d’entrée aux universités.
Après six mois d’enquête, les indices récoltés permettent de remonter à un suspect localisé à Séville. Sans lien apparent avec le lycée de Jaén, l’homme de 21 ans aurait profité des largesses de la plateforme pour falsifier les notes académiques de son propre dossier, mais également celui de certains proches.
Usurpation d’identités et falsification de documents
Aucune information n’a été divulguée par les autorités sur la manière dont les adresses mail des professeurs ont été compromises.
Le suspect, déjà connu des services de police espagnole pour des antécédents de manipulation de systèmes informatiques, a été arrêté à son domicile à Séville. Lors de la perquisition, les agents ont saisi plusieurs appareils informatiques ayant servi à commettre les délits, ainsi qu’un carnet renfermant les notes falsifiées.
Considéré comme responsable d’accès illicite à des systèmes informatiques, d’usurpation d’identité et de falsification de documents, il fait désormais l’objet de poursuites.
De leur côte, les autorités affirment que la faille de sécurité exploitée dans la plateforme Seneca est à présent corrigée.
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