Souvent dénoncé pour son manque d’accessibilité pour de nombreuses personnes vivant avec un handicap, le web est également parfois à l’initiative de progrès considérables. Giphy relance aujourd’hui le débat sur la langue des signes en ligne.

Ce jeudi, le nouveau leader mondial de l’image animée, Giphy, a dévoilé son dernier projet en matière d’accessibilité : une librairie de 2 000 mots traduits en langue anglaise des signes. Cette véritable signothèque a été réalisée grâce à un programme éducatif pour justement apprendre la langue des signes, appelée Sign With Robert. Le programme a été découpé en petites boucles animées comprenant à la fois une description du mot et le signe qui lui est associé.

Cette super bibliothèque a donc deux potentiels : à la fois apprendre quelques signes rapidement pour les curieux et les proches de personnes sourdes, mais également donner de la visibilité à ces dernières. Pour Hilari Scarl, productrice de Sign With Robert, le format plébiscité sur Giphy est une opportunité. Elle précise : « Les gifs, en tant que format visuel indépendant du son sont les supports parfaits pour la langue des signes. Le format des gif a de plus cette capacité d’être en boucle infinie, c’est donc parfait pour apprendre de nouveaux signes. Vous n’avez même plus besoin de rembobiner ou répéter nos vidéos. »

Ainsi, les anglophones peuvent désormais chercher sur la banque d’images un mot en mentionnant simplement dans leur requête Sign With Robert. En quelques clics, nous avons donc appris à signer développeur grâce à Giphy. Toutefois, il est essentiel de noter que chaque langue a sa propre langue des signes, et donc que l’ASL (American Sign Language) ici enseignée ne respecte pas les mêmes conventions que notre LSF hexagonale.

Les GIFs sont les supports parfaits pour la langue des signes

En France, la langue des signes bien qu’instituée manque encore de relais sur le web. Pourtant, jeunes, associations et pouvoirs publics continuent de construire un Internet plus accessible.

vector

Dessin de signe

Du côté de Toulouse, le projet libre Signothèque d’Arboré’Sign a ainsi travaillé à établir une bibliothèque visuelle statique, vectorielle et en Creative Commons couvrant l’ensemble du dictionnaire des signes de la LSF. Collaboratif et international, le projet ambitionne de couvrir la représentation visuelle de toutes les langues des signes du monde et promet, a contrario de nombreuses solutions propriétaires existantes, une interopérabilité totale entre sa bibliothèque d’icônes et les utilisations que vous en aurez.

Les premiers concernés sont souvent les proches qui trouvent sur le web un moyen décentralisé et pratique d’apprendre rapidement des mots qui seront utiles au quotidien des sourds. Mais grâce à son format libre et vectoriel, la Signothèque veut également convaincre les enseignants et les associations d’utiliser ces icônes afin de créer une véritable convention qui liera logiquement images et signes.

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La différence ici avec l’initiative de Giphy tient bien sûr au caractère libre mais également à l’emploi d’image non animées. Pour pallier ce déficit, la Signothèque a développé également une convention pour décrire les mouvements, faites de flèches et d’illustrations.

On peut également citer Elix, qui est une plateforme proche mais qui a recours à la vidéo. Financée par l’Union Européenne et les pouvoirs publics français, la plateforme est également un super dictionnaire dans lequel les signes sont répétés de nombreuses fois par des interprètes professionnels.

Enfin, comment ne pas notifier ceux qui aujourd’hui font également vivre la langue des signes en produisant du contenu sur YouTube et ailleurs intégrant de la LSF directement ?Qu’ils soient des youtubeurs malentendants qui sauront vous faire rire de leurs différences ou simplement des personnes souhaitant par la voie des Mooc apprendre la LSF, le web n’a pas dit son dernier mot (en signe) pour être plus accessible…

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