Dans une réponse à un parlementaire, le ministère de la culture et de la communication se dit favorable à une réflexion sur « un contrôle parental permettant la limitation de la durée du jeu ou de l’accès à certains contenus ». Cet été une proposition de loi contre la cyber-addiction avait été enregistrée à l’Assemblée nationale. Celle-ci veut favoriser « des sessions de jeu plus courtes et marquées de pauses obligatoires de trente minutes ».

En cette période de rentrée scolaire, la question de l’addiction des jeunes aux jeux vidéo va certainement à nouveau faire parler d’elle. En effet, le jeu vidéo est souvent tenu pour responsable de l’échec scolaire de nombreux jeunes, alors que de nombreux parents semblent souvent démunis face à une activité mal comprise ou mal perçue.

Cette inquiétude s’est retrouvée dans une question publiée au Journal officiel le 15 juin dernier. Le député UMP Bernard Perrut a manifesté son inquiétude face à la « progression croissante des jeux vidéo, notamment parmi la jeunesse« .

Selon le parlementaire, « ces nouvelles technologies« , considérées comme une « drogue« , peuvent conduire certains mineurs à passer « leur temps devant les consoles de jeux, au détriment souvent de leurs activités scolaire« . Le député a donc demandé au ministère de la Famille et solidarité « quelles dispositions peuvent être envisagées pour éviter l’aggravation de cette situation, dans l’intérêt même de notre jeunesse« .

Dans une réponse publiée hier au Journal officiel, le ministère de la culture et de la communication a passé en revue les différentes actions et initiatives sur la question de l’addiction au jeu vidéo. Mais c’est véritablement la fin de la réponse qui la plus intéressante. En effet, elle indique que le gouvernement serait favorable à une proposition de loi portant sur une quelconque limitation du temps de jeu.

« En outre, il est important de mener une réflexion avec les professionnels du jeu vidéo sur la mise en place de messages d’avertissement mais aussi sur la possibilité d’effectuer un contrôle parental permettant la limitation de la durée du jeu ou de l’accès à certains contenus, d’ailleurs déjà expérimentée sur certains jeux » est-il expliqué.

Or, une proposition de loi a été enregistrée le 13 juillet 2010 auprès de la présidence de l’Assemblée nationale. Composée de quatre articles, elle vise à élaborer « une charte éthique qui [doit amener] l’industrie des jeux vidéo à s’orienter vers une politique du jeu responsable, en favorisant notamment des sessions de jeu plus courtes et marquées de pauses obligatoires de trente minutes, voire plus pour des jeux de longue durée« .

En 2008, un rapport parlementaire sur la cyberdépendance fut rendu public. Celui-ci recommande « une étude épidémiologique et sociologique nationale sur le phénomène de cyberdépendance et ses conséquences » afin de mieux cerner le phénomène. Car à l’heure actuelle, « aucune étude n’a été menée, à ce jour, pour mieux comprendre et évaluer les risques de l’addiction au jeu vidéo« .

Cela aurait sans doute le mérite de démystifier beaucoup de croyances autour de l’univers vidéoludique. Rappelons que dans l’exposé des motifs, les parlementaires à l’origine de la proposition de loi ont estimé « qu’une personne est « accro » aux jeux lorsqu’elle passe plus de 2 heures par jour sur l’ordinateur ou sur console« . Un seuil particulièrement bas, et qui se heurte à la popularité des jeux en ligne massivement multijoueurs, particulièrement chronophages.

( photo : BY-NC-SA )

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