Intel dit au-devoir à Broadwell. Le fondeur américain vient en effet d’annoncer Skylake, qui est la sixième génération de processeurs Intel Core. Optimisés pour Windows 10, ils s’appuient sur une finesse de gravure de 14 nanomètres. Numerama fait le point.

Elle était très attendue, et c’est finalement cette semaine que la toute nouvelle génération des processeurs Intel a été officiellement présentée. Alors que démarre cette semaine le salon berlinois de l’IFA, le fondeur américain vient de détailler sa nouvelle gamme – intitulée Skylake –, qui sera déclinée en quatre grandes familles (série Y, U, H et S), chacune regroupant plusieurs modèles différents.

Qu’est-ce que Skylake ?

Cette génération introduit une nouvelle micro-architecture (Skylake étant son nom) en remplacement de celle qui est actuellement proposée : Haswell. Lancée en 2013 avec une finesse de gravure de 22 nanomètres, celle-ci avait été améliorée l’année suivante avec l’arrivée de la branche Broadwell et sa finesse de gravure de 14 nanomètres. C’est cette précision qui a été retenue pour Skylake.

Dans le domaine des processeurs, la stratégie d’Intel (baptisée « tic tac« ) consiste à alterner ses annonces : si le groupe annonce une nouvelle architecture en 2013, l’année suivante portera sur la miniaturisation des composants. Ainsi, il faudra attendre 2016 pour voir une version de Skylake avec une finesse de gravure accrue (il est question de descendre à 10 nanomètres !).

Que faut-il attendre de ces processeurs ?

D’après Intel, cette nouvelle gamme de processeurs offre des performances générales accrues dans divers secteurs, en particulier dans la productivité, le traitement de la 3D et l’économie d’énergie. Afin de bien souligner l’écart entre l’ancienne technologie et Skylake, afin de mettre ce dernier à son avantage, Intel a choisi de comparer un notebook vieux de cinq ans avec une tablette-PC « deux en un ».

Il ressort qu’un processeur Skylake multiplierait la productivité par 2,5, triplerait la durée de vie de la batterie et permettrait d’atteindre des performances dans les graphismes 3D trente fois supérieures à ce qu’offrait un notebook PC vendu en 2010. C’est considérable, mais si l’utilisateur prévoit de basculer à Skylake alors qu’il avait déjà une machine récente, l’écart sera moins net.

Une génération optimisée pour Windows 10

Intel assure que ses processeurs ont été développés en étroite collaboration avec Microsoft afin qu’ils soient optimisés pour Windows 10. Intel donne plusieurs exemples, qui nécessitent parfois de posséder d’autres équipements, comme la caméra Intel RealSense, allant de Cortana à Windows Hello, qui est un dispositif de déverrouillage basé sur la reconnaissance faciale.

Par exemple, le temps de traitement pour que le processeur passe d’un état de basse à haute consommation est réduit. Avec sa technologie Speed Shift, Intel revendique un délai de 1 ms au lieu de 30 ms minimum auparavant. Autre exemple : dans le mobile, la réactivité de Speed Shift permet d’appliquer un filtre de photo 45 % plus rapidement.

À chaque série un segment précis

Intel a prévu que Skylake puisse figurer sur un maximum de terminaux. Mais parce que les besoins ne sont pas les mêmes entre un PC de joueur et un ordinateur sur carte comme le Raspberry Pi, le fondeur a choisi de décliner sa nouvelle génération de processeur en quatre grandes familles, chacune incluant par ailleurs plusieurs modèles aux caractéristiques variées.

La série Y est par exemple destinée en priorité aux ordinateurs sur carte ainsi qu’aux terminaux qui n’ont pas un besoin démesuré de puissance, comme les tablettes et détachables « deux en un ». La série supérieure, baptisée U, est prévue pour les ultraportables et les mini-PC. Ensuite vient la série H, qui proposerait une expérience ultime sur mobile, puis la série S pour l’informatique de bureau.

Des fréquences variables

Dans le détail, les fréquences que proposera la série Y vont de 0,9 à 1,5 GHz avec la possibilité de passer de 2 à 3,1 GHz lorsque le mode Turbo est disponible. Pour la famille U, Intel a prévu des fréquences allant de 1,8 à 3,3, avec un mode Turbo s’étalonnant de 2,7 à 3,6 GHz.

La gamme au-dessus annonce des processeurs allant de 2,3 à 2,9 GHz dans leur configuration de base, tandis que certains modèles pourront passer de 2,7 à 3,8 GHz avec le mode Turbo. Enfin, la série S inclut des processeurs de 2,2 à 4 GHz, qui pourront passer de 2,5 à 4,2 GHz, en fonction des modèles.

La puce graphique Intel HD Graphics 515 équipera toute la gamme Y, avec une fréquence variable selon le modèle. La série U s’appuiera sur les puces 520, 540 et 550 tandis que la branche H fera appel aux puces 530 et P530. Quant à la série Y, Intel annonce les puces 510 et 530.

Le détail de chaque famille et de toutes les déclinaisons est donné dans ce document de synthèse :


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