Lorsque se produit un désastre, les appels téléphoniques peuvent ne pas aboutir parce que les infrastructures sont touchées ou parce que les secours sont trop sollicités. Durement frappé l'an dernier par une triple catastrophe, le Japon songe à mobiliser les réseaux sociaux pour permettre aux sinistrés de se signaler aux secours et rassurer leurs proches.

En cas d'urgence et de désastre, les pouvoirs publics de nombreux pays ont mis en place des numéros d'appel d'urgence afin de porter secours au plus vite à la population. Ils permettent ainsi d'être mis en relation avec différents corps, allant des pompiers au SAMU en passant par la police. Il existe aussi des numéros fonctionnels à l'échelle européenne, comme le 112, et pour répondre à des besoins spécifiques.

Mais encore faut-il que les réseaux téléphoniques soient disponibles pour traiter les appels de la population. Si heureusement les infrastructures des grands opérateurs sont la plupart du temps accessibles, des incidents survenus par le passé ont mis en lumière la faillibilité des matériels. En France, tous les opérateurs ont été confrontés à des pannes, aussi bien Orange que Bouygues Télécom et SFR.

Le problème de la disponibilité des réseaux téléphoniques se pose également en cas de catastrophe, naturelle ou non. Lors des tempêtes de 1999, plusieurs centaines de milliers de Français ont vu leur ligne téléphonique coupée. Dans certaines zones reculées, il a fallu attendre plusieurs jours avant que les techniciens de France Télécom ne rétablissent les communications.

Que faire, alors ? Grand habitué des catastrophes naturelles, le Japon songe à mettre à contribution les réseaux sociaux pour venir compléter les dispositifs permettant d'alerter les secours. Les conséquences du triple désastre survenu le 11 mars 2011 (séisme, tsunami et accident nucléaire) ont en effet incité le gouvernement à réfléchir à d'autres moyens de se signaler.

Dans une telle situation, on imagine aisément que les réseaux téléphoniques auraient du mal à acheminer l'ensemble des appels, surtout si certaines infrastructures sont touchées. De plus, les secours n'auraient sans doute pas suffisamment de ressources humaines pour répondre à toutes les communications téléphoniques en provenance de survivants ou de proches inquiets.

Selon IT World, le gouvernement a engagé des discussions pour déterminer comment mettre à contribution Twitter (très populaire au Japon), Mixi (le Facebook local), Yahoo Japan, NHN Japan (un fournisseur d'accès à Internet) et Line, une application de tchat, si jamais le téléphone n'est d'aucune aide. Ainsi, au lieu de composer un numéro, un sinistré pourrait utiliser un mot-clé spécifique (hashtag) sur Twitter.

Plusieurs des représentants des entreprises citées ci-dessus ont rencontré les responsables du gouvernement et des services d'urgence. L'idée d'utiliser des mots-clés comme #help! ou #survived a été avancée, mais se pose la question de trier efficacement le bon grain de l'ivraie. Car de nombreux messages parasites risquent d'être capturés si le mot-clé est trop banal.

Évidemment, une catastrophe de très grande ampleur pourrait également affecter les communications via les réseaux sociaux. Cette solution n'est pas parfaite, mais elle a le mérite de se présenter comme une alternative supplémentaire pour rassurer ses proches ou se manifester auprès des secours.


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