Le livre sera-t-il dématérialisé comme la musique est en passe de l’être avec le MP3 ? La Fnac et Sony semblent le penser, et entament ce week-end de longues semaines de promotion du Reader dans les rayons du grand magasin culturel. Mais les consommateurs, qui n’ont pas accepté de DRM sur les MP3, les accepteront-ils sur leurs livres ?

La Fnac lance ce soir sur Internet et samedi dans toutes ses enseignes une grande opération marketing destinée à populariser le livre électronique, qui semble enfin proche d’une utilisation grand public après des années de promesses inabouties. Espérant un succès similaire à celui d’Amazon aux Etats-Unis, la filiale du groupe PPR a signé un accord avec Sony qui lui permet de distribuer en exclusivité le Sony Reader (PRS-505) pendant six mois, à partir de samedi. Pour 229 euros l’unité.

Capable de stocker selon 160 ouvrages selon la FNAC, le livre numérique de Sony utilise la même technologie d’encre électronique que les Kindle d’Amazon, Cybook de Booken (que nous avions testé et apprécié) ou iLiad d’iRex. Contrairement aux technologies LCD, l’affichage de l’encre numérique ne produit aucune luminosité et ne dépense de l’énergie qu’au moment du changement du texte affiché. Il offre donc un confort de lecture quasiment comparable à celui d’un livre traditionnel, le poids et la possibilité de feuilleter rapidement les pages en moins.

Pour promouvoir le Reader dont il distribuera des livres électroniques à télécharger sur son internet, la Fnac a formé ses équipes de vendeurs dans les rayons high-tech et littérature, qui exposeront toutes les deux l’objet et des panneaux explicatifs. Pendant trois semaines, des démonstrateurs fourniront des explications personnalisées aux clients intéressés, qui pourront aussi utiliser gratuitement le Reader pendant les nocturnes de la Fnac avant les fêtes de fin d’année.

Pour l’ouverture de son service en ligne, la Fnac propose plus de 1200 ouvrages à télécharger, issus pendant quelques semaines exclusivement du catalogue de la maison d’édition Hachette, qui a elle aussi signé un accord exclusif temporaire.

Prix similaire au papier mais copier-coller et impression interdits

Les livres proposés sont affichés à des tarifs qui vont de 2,5 euros à plus de 20 euros, à peine moins chers que le même livre en bon vieux papier. Un roman comme Misèrere de Jean-Christophe Grangé est ainsi proposé par la Fnac à 21,76 € en version papier, et à 20,60 € en version électronique. Tous sont à télécharger avec DRM au format ePub standarisé par le Forum International de l’Edition Numérique.

Les éditeurs et les fabricants espèrent ainsi, grâce à l’interopérabilité, éviter les écueils qu’ont connus les DRM sur les fichiers musicaux. Mais pas sûr que ça soit suffisant pour convaincre les consommateurs. Il est en effet possible de transférer le livre sur un nombre maximum de 6 lecteurs compatibles, mais le copier-coller et l’impression sont interdits.

Le côté pratique de l’eBook que l’on peut emporter partout avec soit en le glissant dans un sac vaut-il pour un prix quasiment identique de se passer d’un livre papier qui peut se ranger dans une bibliothèque, être prêté à un ami, découpé, stabiloté ou revendu ? Les consommateurs décideront.

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