Le titre de l’article peut évidemment porter à confusion celui qui connaît les joies du Peer-to-Peer. Mais pour l’industrie du disque, c’est un évènement. Avec un an de retard, le français MusicMe sort enfin la première offre marchande de téléchargement illimité avec les catalogues des quatre majors.

Il y a un peu moins d’un an, MusicMe annonçait la sortie de son service de streaming illimité avec un catalogue de 300.000 titres. Freddy Mini, qui était encore à la tête de MusicMe à ce moment là, espérait sortir le service de téléchargement dès le mois suivant. De reports en reports, il aura finalement fallu attendre ce mercredi 20 décembre 2006 pour voir l’ancien AllMusicBox proposer l’équivalent des services illimités disponibles aux Etats-Unis avec Yahoo Music ou Napster.

Pour 14,95 euros par mois, les internautes français peuvent désormais accéder à un catalogue de 600.000 titres et télécharger les morceaux proposés par des labels indépendants et par les quatre majors de l’industrie du disque : EMI, Warner, Sony BMG et Universal. Le prix équivaut à celui d’un seul CD mais attention, MusicMe propose ici un service locatif. L’accès aux fichiers téléchargés est contrôlé par des DRM Windows Media et lorsque l’abonnement s’arrête, les morceaux deviennent illisibles.

Sachant qu’un foyer français moyen dépense environ 65 euros par an (.pdf) en musique, soit moins de 6 euros par mois, il n’est pas certain que le tarif intéresse le consommateur moyen. L’offre devrait donc davantage intéresser les plus gros consommateurs de musique, qui cependant ne verront peut-être pas d’un bon oeil le fait de ne pas pouvoir conserver la musique pour laquelle ils ont dépensé leur argent des mois durant. Dans ces perspectives, les DRM n’ont d’intérêt que pour captiver les petits consommateurs aux petits budgets, qui seront tentés de maintenir leur abonnement pour conserver le droit de lire toute la musique qu’ils apprécient.

On notera d’ailleurs que MusicMe entretient le flou dans l’esprit du client, qui pourrait être tenté de croire qu’il peut télécharger de la musique à volonté et en profiter ad vitam eternam. Le site indique à l’internaute intéressé qu’il pourra « tout consommer tant que vous êtes abonné« . Derrière la notion de « consommation », c’est la lecture des titres qu’il faut en fait comprendre, et non leur téléchargement. La différence est subtile mais essentielle. Il faut lire les notes de bas de page réservées aux mentions légales pour voir que « les fichiers écoutés et téléchargés sur musicMe sont accessibles tant que vous êtes abonné(e) au service« .

Notez si l’offre vous intéresse que MusicMe propose le premier mois à seulement 1 euro. Les fichiers sont proposés au format WMA 192 Kbps et peuvent être transférés jusqu’à 3 PC et 3 baladeurs compatibles PlaysForSure (oubliez donc l’iPod).

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