Waymo, la filiale de Google dédiée à la voiture autonome, a tranché : ses véhicules ne seront pas dotés d’Autopilot, jugé trop dangereux.
John Krafcik, patron de Waymo, estime en effet que cette fonctionnalité qui permet au chauffeur de laisser la voiture conduire seule, tout en restant suffisamment vigilant pour reprendre le contrôle du volant si nécessaire — notamment sur l’autoroute — a tendance à l’inciter à la distraction. Et donc à le rendre moins réactif en cas d’urgence.
Waymo s’appuie notamment sur les différents tests menés dans la Silicon Valley pour justifier cette décision. Les passagers à bord du véhicule ont eu tendance à faire une sieste, à se maquiller ou à garder les yeux rivés sur leur smartphone alors que le véhicule roulait à près de 90 km/h, comme le déplore John Krafcik : « Ce qu’on a découvert est plutôt inquiétant. Il est difficile de reprendre le contrôle quand vous avez perdu la notion de l’environnement [qui vous entoure] ».
Les tests filmés réalisés par Waymo en 2013 et révélés cette semaine montrent notamment, aux yeux de l’entreprise, que son système d’avertissement par l’intermédiaire d’une alerte sonore n’était pas assez fiable pour assurer la sécurité du passager comme du véhicule.
L’Autopilot, un facteur dans l’accident mortel d’un conducteur de Tesla
En conséquence, Waymo se consacre donc depuis uniquement au développement de voitures 100 % autonomes, qui ne nécessitent pas la moindre intervention humaine, afin que les passagers restent bien des passagers en permanence. C’est ce type de véhicule qui roule, en phase d’essai, sur certaines routes de Phoenix, dans l’Arizona, depuis plusieurs mois. Les voitures autonomes de Waymo s’apprêtent aussi à braver les conditions météorologiques hivernales du Michigan afin d’améliorer leur conduite dans ces situations compliquées.
Récemment, aux États-Unis, la fonctionnalité d’Autopilot s’est retrouvée au cœur de l’enquête menée par le Conseil national de la sécurité des transports autour de l’accident mortel d’un conducteur de Tesla, survenu en mai 2016.
L’organisme a conclu que l’Autopilot était un « facteur ayant contribué à l’accident parce qu’il a permis au conducteur de passer de longues périodes sans toucher le volant ou même regarder la route », même si la distraction du conducteur au volant — malgré les avertissements sonores répétés qu’il a reçu — restait selon lui la principale cause de ce drame, au même titre que le manque de réactivité du chauffeur de camion qui a percuté la Model S.
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