Obligé d’évoluer, et de faire évoluer ses projets et ses idées, Mozilla lance une grande consultation pour fixer les orientations que l’éditeur de Firefox devrait prendre dans les années à venir. Une consultation qui nécessitera beaucoup de diplomatie pour faire accepter des changements de plus en plus contestés au sein de la communauté Mozilla.

Mozilla sent venir le temps du changement. La Fondation, qui s’est beaucoup (trop ?) reposée sur le succès de Firefox ces dernières années, se livre actuellement à une profonde réflexion sur les orientations stratégiques qu’elle doit donner à ses projets, pour continuer à avoir une position influente sur le développement du web. La présidente de Mozilla, Mitchell Baker, a ainsi publié lundi un billet qui annonce une grande discussion avec l’ensemble de la communauté pour définir la place de « Mozilla dans la nouvelle ère« . Quelques groupes de contributeurs seront consultés dans un premier temps, incités à relayer les débats autour d’eux, et des discussions plus larges auront lieu ensuite lors de rencontres Mozilla, et sur Internet.

L’initiative n’est sans doute pas étrangère aux remous que connaît actuellement la communauté Mozilla, au sein de la fondation ou en dehors. Philippe Dessante, coordinateur de l’équipe française de traduction de Mozilla, dénonçait il y a une semaine sur son blog « les problèmes de relation entre Mozilla Corporation € et là j’entends au sens large, la gouvernance (mot à la mode), les décideurs et employés € et les contributeurs bénévoles € qu’ils soient localisateurs, codeurs ou évangélistes« .

« Dire que ces relations sont en ce moment conflictuelles est au mieux un bas mot« , affirmait-il, avant de détailler quelques exemples. « Nous aussi nous pouvons avoir raison et émettre des avis éclairés. Nous ne sommes pas que des fanboys de Mozilla qu’un t-shirt peut acheter« .

Dans ce contexte, l’ouverture d’une discussion sur l’avenir de Mozilla apparaît sinon salutaire, au moins nécessaire. Mais la réflexion sur l’avenir de Firefox et des projets de la fondation n’est pas tout à fait nouvelle. Comme Microsoft le fait pour Windows 8, Mozilla constate que l’utilisation de l’informatique et du web a beaucoup changé ces dernières années, qu’il faut adapter les projets à cette nouvelle ère, et convaincre de l’importance de certains changements. Ce qui est d’autant plus difficile dans une communauté aussi conservatrice que celle du logiciel libre (c’est le moment de l’article où certains poussent un cri), où même des modifications symboliques comme celle d’abandonner la numérotation des versions de Firefox a provoqué une grosse polémique.

Mitchell Baker avait énoncé au mois de juillet dernier les grands axes stratégiques qu’elle envisageait pour l’avenir, avec comme ligne directrice le fait de redonner à l’utilisateur le contrôle sur ses données et sa navigation. Il s’agissait de placer Firefox au centre des réseaux sociaux, pour rassembler les informations que publie l’utilisateur sur lui-même, lui permettre de choisir lesquelles fournir à quel éditeur de services, ou voir quel « ami » sur quel réseau lui a fourni un lien mis en favori. Il s’agissait aussi, ce qui était plus inattendu, d’embrasser le mouvement des applications lancé par Apple avec l’iPhone son l’App Store, mais à travers des applications web qui puissent être distribuées par les développeurs sans intermédiaire coûteux, et sans risque de censure. Enfin, Mozilla s’interroge sur son rôle dans la mobilité, avec les services de stockage de données en ligne. Il faut « aussi apporter l’expérience de Firefox sur les données et les services« , disait Mitchell Baker.

Ces idées sont détaillées dans une « déclaration de vision » sur le Wiki officiel de Mozilla, et font déjà l’objet de discussions ouvertes sur le groupe de discussions des développeurs de Mozilla.

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