Chauffeur-Privé a choisi de détourner le logo d’Uber dans une campagne publicitaire qui attaque la politique fiscale de son concurrent américain.

Comment donner aux clients l’envie d’utiliser ses services plutôt que ceux d’Uber, lorsque la plateforme américaine dispose de la plus grande densité de chauffeurs, et qu’elle bénéficie d’une réputation internationale qui en fait le chouchou des médias et de nombreux utilisateurs ? Alors qu’Uber jouit de l’effet de réseau qui caractérise souvent l’économie numérique, et qu’il l’alimente à coup de milliards d’euros investis à perte, il paraît impossible pour un plus petit concurrent de rivaliser. Qui plus est en France, où les investissements les plus lourds se comptent plutôt en dizaines de millions d’euros.

Mais là où il n’y a pas d’argent, il reste des idées. Ainsi Les Échos rapportent que la startup française Chauffeur-Privé, qui constitue en France le principal concurrent à Uber, a décidé de jouer sur le patriotisme économique, en vogue en cette période de Brexit et de chasse aux exilés fiscaux.

Chez nous, 100 % de nos impôts ont la France comme destination

Du 1er au 7 septembre, le service de VTC affichera dans les gares SNCF de Paris et de Lyon des encarts publicitaires qui mettent en avant le fait que Chauffeur-Privé paye ses impôts en France, contrairement à Uber qui en fait échapper la quasi totalité vers sa filiale européenne domiciliée aux Pays-Bas, qui elle-même les renverrait vers les Bermudes et le Delaware, deux paradis fiscaux.

« Ne tombez plus dans le panneau », dit la pub qui, justement, transforme le logo d’Uber en panneau de signalisation.

« Chez nous, 100 % de nos impôts ont la France comme destination », ajoute un autre panneau publicitaire. Ce choix de séparer la campagne en deux panneaux est malin, puisque si le premier encart risque fort d’être supprimé à la demande d’Uber pour violation de marque, le deuxième restera, et tout le monde aura compris d’ici là à qui Chauffeur-Privé s’oppose.

panneau-chauffeur

« À travers cette campagne, nous souhaitons évoquer les faits de manière claire et informer les consommateurs », explique Yan Hascoet, le PDG de Chauffeur-Privé. « Libre à eux de faire ensuite le choix de décider s’ils préfèrent soutenir une société qui va remonter 100% des bénéfices à ses actionnaires ou une autre qui va redonner sa juste part à la société en payant ses impôts localement ».

Chauffeur Privé, qui demande aussi sur son site internet à « rouler pour la France » en faisant « le choix d’une entreprise française et dynamique », revendique 650 000 clients dans l’hexagone, soit environ la moitié de ce qu’aurait Uber.

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Capture d’écran du site internet de Chauffeur-Privé

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