« Ca n’est pas un anniversaire particulièrement réjouissant« , avoue John Kennedy, le président de l’IFPI. « Mais lorsque vous regardez l’impact qu’a eu la campagne au cours de l’année dernière, il y a de bonnes raisons d’être optimiste« , se rattrape celui qui dirige l’organisation responsable de 11.552 plaintes à travers le monde.
Celle qui représente l’industrie du disque est aujourd’hui moins connue pour son rôle de promotion de la musique que dans celui de père fouettard. Il faut dire que dans les priorités de l’IFPI, indiquées clairement sur son site, cette mission là n’arrive qu’en dernière position :
- Combattre le piratage de musique
- Promouvoir l’accès au marché équitable et des lois de droit d’auteur adéquates
- Aider à développer les conditions juridiques et les technologies nécessaires à l’industrie du disque pour prospérer dans le monde numérique
- Promouvoir la valeur de la musique dans le développement des économies, aussi bien dans la vie sociale que culturelle
En France, c’est la Société Civile des Producteurs de Phonogrammes qui joue le bras armé de l’industrie du disque et le relais de l’IFPI dans l’hexagone. Présidée par le très médiatique Pascal Nègre, la société a déposé 64 plaintes pénales en 2004. « 32 dossiers ont donné lieu à des procédures civiles, aboutissant à la coupure d’accès à Internet des internautes concernés« , indique la société. Forte de ce succès et de son impopularité, ce sont 60 actions pénales de plus qui seront enclenchées à la veille de l’été.
A l’IFPI, on tient à démontrer que personne n’est à l’abri. L’organisation assure que « ceux qui payent le prix du piratage incluent un juge allemand, un cuisinier français et un conseiller municipal britannique« . Bien sûr, aucun de ces trois notables n’est jamais passé devant les tribunaux pour avoir mis à disposition de la musique sur Internet. C’est par accord privé que le litige s’est résolu, à l’abris de tout contrôle judiciaire.
« L’année dernière, 181 particuliers ont dû acquitter des dommages et intérêts d’un montant moyen de plus de 3 000 euros chacun« . Avec cette nouvelle vague, la récolte 2005 devrait être au moins équivalente. A côté du Japon, dix pays européens sont visés : l’Autriche, le Danemark, la France, l’Allemagne, l’Italie, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, la Finlande et l’Irlande.
Puisque Kazaa ne suffit plus, l’IFPI va chercher les internautes partout où ils fuient. Ainsi, « la nouvelle vague de procès concerne non seulement les utilisateurs du réseau Kazaa (KaZaA, Kazaa Lite, iMesh), mais également ceux des services plus récents de partage de fichiers, dont eDonkey et eMule, divers services Gnutella [Bearshare, Limewire], OpenNap, WinMX et WinNY, DirectConnect, et BitTorrent« .
Bonne politicienne, l’IFPI annonce des chiffres pour se justifier : « le nombre de fichiers musicaux non autorisés circulant sur Internet est passé de 1,1 milliards en avril 2003 à 870 millions en janvier 2005, ce qui correspond à un recul de 21%« . Pourtant, des propres aveux d’Eric Garland, président de la société Big Champagne spécialisée dans l’observation des réseaux P2P, « il est totalement impossible que quelqu’un observe empiriquement ‘toute l’activité’ p2p« . S’il est très probable que la proportion du nombre de fichiers MP3 ait baissé cette dernière année par rapport aux films, le nombre brut de fichiers musicaux échangés a lui certainement augmenté.
« Click here to report this email as spam._SPAMREPORTEND« ., peut-on lire sur la version française du communiqué, publié par la SCPP. Malheureusement, on ne peut pas cliquer…
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