Un milliard de vues. Tel est le cap qu’a franchi ce vendredi le clip de Psy, Gangnam Style. Mise en ligne cet été, la vidéo a donné naissance à un buzz phénoménal sur Internet. D’abord perçu comme un clip déjanté, Gangnam Style porte également une dure critique de la société sud-coréenne.

C’est fait. Le clip Gangnam Style du chanteur sud-coréen Psy est la première vidéo sur YouTube à atteindre le cap du milliard de vues. Alors que le clip « Baby » de l’idole adolescente Justin Bieber a longtemps mené la course en tête, totalisant plus de 813 millions de vues, c’est finalement un artiste jusqu’alors peu connu sous nos latitudes mais à l’origine d’un buzz invraisemblable qui a réussi cet exploit.

Le compteur a en effet franchi le cap du milliard ce vendredi après-midi. Sur YouTube, le compteur n’est toutefois pas mis à jour en temps réel. Il affiche donc un décalage notable entre le nombre réel de vues et celui affiché. Cependant, le milliard a toutefois été bien dépensé aux alentours de 16h10.

Un exploit loin d’être anodin, car le succès de la vidéo de Psy a été fulgurant. Publiée le 15 juillet 2012, elle n’a mis que 159 jours (5 mois et 6 jours) à atteindre le milliard de vues. En moyenne, la vidéo a été vue chaque jour un peu plus de 6,2 millions de fois. Elle a donné lieu a des détournements, des reprises et des flash mobs. Sans surprise, la musique fait partie des titres les plus appréciés de 2012.

À titre de comparaison, le clip de Justin Bieber a été mis en ligne le 19 février 2010. Il s’est donc écoulé 1037 jours entre cette date et aujourd’hui, soit 2 ans, 10 mois et 3 jours. Cela représente en moyenne un peu plus de 780 000 vues par jour. En matière de succès, Gangnam Style a fait beaucoup mieux que Bieber. Peut-être est-ce là que se trouve la différence entre un clip assez classique et un phénomène du web.

Un clip qui critique la Corée du Sud

À première vue pourtant, la réussite de Psy n’était pas acquise. La chorégraphie est pour le moins insolite et bien loin des mouvements compliqués et travaillés des stars actuelles que l’on voit d’ordinaire dans les clips, qu’ils soient asiatiques ou occidentaux. Là, Psy exécute une sorte de mouvement d’équitation ridicule, agitant un lasso invisible.

De plus, comparé aux autres chanteurs et chanteuses du pays, Psy ne correspond pas tout à fait aux canons de la beauté actuels avec ses costumes parfois kitsch. Le chanteur le sait et le revendique : « je ne suis pas beau, je ne suis pas grand, je ne suis pas musclé, je ne suis pas mince« . Et pour couronner le tout, c’est chanté en coréen, langue complétement imperméable pour l’étranger.

En réalité, le clip n’est pas un simple divertissement déluré. Derrière ce clip au succès planétaire se cache une virulente critique sociale de la société sud-coréenne et plus particulièrement d’un quartier huppé de la capitale, Gangnam. Psy se moque en effet de leurs résidents mais aussi des autres Sud-Coréens, moins fortunés, mais désireux de se rapprocher de ce mode de vie.

Comme l’explique la longue enquête de l’Associated Press, ce quartier a vite attiré clubs branchés, boutiques, cliniques de chirurgie plastique, écoles privées et autres classes préparatoires prestigieuses en même temps que s’est installé un nouveau groupe social beaucoup plus fortuné. Réussir à Gangnam est devenu un impératif pour beaucoup, car il représente un marqueur de réussite sociale.

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