Mardi soir, la vidéo de la Convention Démocrate organisée pour soutenir la candidature de Barack Obama à sa propre ré-élection a été supprimée par YouTube dès après sa diffusion. Plusieurs maisons de disques et organes de presse ont revendiqué des droits d'auteur sur son contenu.

Cela va commencer à devenir très problématique pour YouTube et les partisans de la robotisation de la défense des droits d'auteur. Et l'on ne peut que s'en féliciter. Une nouvelle fois, les logiciels chargés de vérifier que les droits d'auteur sont bien respectés ont frappé, et censuré une vidéo parfaitement légale. Et pas n'importe laquelle. 

Le magazine Wired rapporte en effet que mardi soir, la vidéo de la Convention Démocrate où intervenait notamment Michelle Obama a été désactivée par YouTube juste après le stream en direct, suite à une longue liste de plaintes émanant d'ayants droit.

"Cette vidéo contient du contenu appartenant à WMG, SME, Associated Press (AP), UMG, Dow Jones, New York Times Digital, The Harry Fox Agency, Inc. (HFA), Warner Chappell, UMPG Publishing et EMI Music Publishing, l'un ou plusieurs d'entre eux l'ayant bloqué dans votre pays pour violation de droits d'auteur", pouvait-on lire hier soir.

Depuis, la vidéo a été configurée comme "privée", comme pour épargner aux ayants droit concernés une forme de mise au pilori :

Contacté par Wired, YouTube a tenté de dégonfler l'affaire en reconnaissant que "YouTube a brièvement montré un message d'errreur incorrect", mais que "ni le stream en direct ni aucune des vidéos de la chaîne (du Parti Démocrate) n'ont été affectés". Contrairement à UStream qui s'est excusé d'avoir coupé par erreur le stream des Hugo Awards, la filiale de Google ne présente aucune excuse à ses utilisateurs, et n'admet que du bout des lèvres sa culpabilité.

Les chances sont pourtant très fortes pour qu'à nouveau, le système Content ID offert aux ayants droit soit responsable de ce blocage. YouTube permet en effet à ses partenaires de signer numériquement les contenus qu'ils diffusent, pour qu'ils soient ensuite automatiquement reconnus comme leur appartenant. Ce qui est très problématique lorsqu'ils signent des images qui, en réalité, ne leur appartiennent pas.

Si les retraits abusifs sont légions sur YouTube, l'absurdité du système s'est véritablement fait sentir pour la première fois aux yeux du grand public cet été, lorsque YouTube a censuré une vidéo de la NASA, parce que ses propres images avaient été "watermarkées" par différentes chaînes de télévision (dont BFM TV et France 24) qui les avaient diffusées.

Le problème de fond n'est pas que YouTube s'en remette à des robots pour vérifier la légalité des vidéos qu'il héberge. On peut comprendre qu'au vu du volume de plaintes qu'il reçoit, YouTube n'ait guère d'autre choix. Le problème est que YouTube applique la politique de la maison-mère Google, pour qui il y a présomption de culpabilité lorsqu'une plainte est reçue. Avant de sanctionner et de retirer les vidéos qui lui sont signalées, YouTube devrait donner aux accusés la possibilité de présenter une défense. Cela éviterait que les faux positifs se transforment nécessairement en censures abusives.

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