Un petit nouveau vient de faire son apparition dans le monde des webradios. Il se prénomme D-Fuzz. Ne vous fiez pas aux apparences, il n’a rien à voir avec Deezer. Et c’est tant mieux. A l’heure où nombre de services misent sur les algorithmes informatiques pour programmer votre écoute, on a parfois tendance à se demander : mais où sont passés les programmateurs, ceux capables de vous composer des playlists avec talent et imagination ? Le Web 2.0 les a-t-il condamné à capituler sous le sacro-saint système de recommandation ?

Nous l’avions souligné lors de notre dossier consacré au sujet. Un système de recommandation, c’est sympathique mais ça ne remplacera jamais le travail d’un véritable programmateur. Un système de recommandation ne se limitera toujours qu’à combler vos lacunes sur un genre musical, le groupe à côté duquel vous n’auriez pas dû passer si vous écoutiez déjà tel ou tel artiste. En aucun cas il se ne vous dénichera ces petites pépites issues de vinyles pressés à 500 exemplaires.

L’évolution du Web avait en cela quelque chose d’assez déprimant, comme le parfum d’un diktat annoncé des lignes de code et la déshumanisation de la découverte déjà reléguée chez de nombreux acteurs au rôle d’un simple programme informatique. C’est pour cela qu’on ne peut que se réjouir du lancement de D-Fuzz. D-Fuzz, c’est une toute nouvelle webradio multi-canaux. On y propose des chaînes thématiques variées, certaines gratuites, pour vous laisser découvrir le service, d’autres payantes, afin de pouvoir assurer la rémunération des artistes sans vous inonder de publicités (5 € pour un mois, 18 € pour six mois).

L’impression que nous a laissé le portail est extrêmement bonne. Niveau technique, tout y est fluide et la qualité de son est là. Vous avez la possibilité de zapper à volonté les morceaux sans aucune attente, ce qui est plutôt appréciable ; ou de recommander un morceau en envoyant le lien à un ami. Pas de surcharge dans l’interface, tout est clair et concis.

Niveau musique, la qualité est au rendez-vous. La programmation se rapproche assez de l’esthétique que défend une autre du genre, Radio404. Quelque chose d’assez éclectique donc, qui se veut pointu mais sans pour autant donner dans cette forme d’élitisme qui vaut parfois à certains de pester contre les noms fortement médiatisés. Vous trouverez de tout. Des vieux tubes des Rolling Stones à Squarepusher ; du be-bop de Miles Davis à la folktronica de Lali Puna ; de la chanson française à la musique expérimentale. Le maître mot est la découverte. C’est ainsi qu’on peut lire à propos de la chaîne Headz « ce canal met plutôt en avant les autres, ceux qui ne sont pas beaucoup passés à la radio » en parlant de la popularisation du trip hop par des groupes comme Massive Attack ou Portishead. Ca tombe bien, c’est exactement ce que l’on attend d’une radio.

Notons aussi l’originalité dont sont conçues les chaînes. D-Fuzz n’a pas ficelé ses stations de manière trop catégorique. Les thèmes peuvent autant s’attacher à un genre musical particulier (musique classique, jazz) qu’à un esprit (pointu, oldies), une région (Tokyo, Bamako, Berlin) ou tout autre prétexte de rattachement (morceaux de batterie, morceaux contenant le mot « love » dans les paroles). « D-Fuzz n’est pas le moteur de recherche gratuit de musique à la demande gratuit mais gavé de publicité, nous effectuons le travail de recherche et de programmation que la plupart des médias ont délaissé. » Et bien force est de constater que ce travail a été très bien fait, et nous ne pouvons que vous inviter à essayer au plus vite ce service de qualité.


Abonnez-vous gratuitement à Artificielles, notre newsletter sur l’IA, conçue par des IA, vérifiée par Numerama !