Décidément, aucune major ne reste indemne dans la crise actuelle du disque qu’elle traverse. Récapitulons la situation. Les premiers signes se sont fait ressentir chez EMI au début de l’année, lorsque la major dressait un bilan peu flatteur de ses résultats annuels et prévoyait quelques plans de restructuration. Même écho chez Sony BMG à peine un mois après, pendant que Warner suivait la chute d’EMI à la bourse.

C’est donc sans surprise qu’EMI fut la première major à licencier à tour de bras, au Canada, en France, etc. Au bout du rouleau, elle se fait finalement racheter par Terra Firma, un fond d’investissement qui a pour habitude de reprendre les entreprises mal en point afin de les redresser et les revendre avec une plus value ; mais même le groupe n’est pas en reste avec EMI, et l’oblige depuis quelques mois à faire de nombreux sacrifices.

Warner n’est guère mieux loti. Ses artistes claquent uns à uns la porte (The Crimea, Madonna, …), sa côte en bourse ne cesse de chuter, et son bénéfice cette année est si bas qu’il l’a obligée à licencier 400 personnes.

Chez Sony, qui semble avoir résisté un peu plus longtemps que les autres, on se rend maintenant à l’évidence et c’est 40 à 70 cadres moyens qui devraient plier bagage avant la fin de l’année. Son bénéfice enregistre une chute de 10 % depuis octobre et si le groupe connaît un résultat encore honorable, c’est principalement dû au fait qu’il n’a pas sorti beaucoup de nouveaux albums durant cette période. La major s’est donc évitée les frais marketing qu’elle investit systématiquement au lancement d’un album alors même qu’elle parvient de moins en moins à les recouvrir sur le long terme.

Bref, l’année 2007 aura été catastrophique pour les majors du disque. Il n’y a guère plus qu’Universal qui garde la tête haute mais déjà les effets de la crise lui font prendre des décisions lui donnant l’air d’un dinosaure se raccrochant désespérément à ses dernières lubies. Une à une, les majors sombrent inexorablement, et à moins d’un miracle, tout n’est plus qu’une question de temps avant de les voir réduites à bien peu de chose.


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