Alors que les fans de la saga Assassin’s Creed ont été privés d’un vrai épisode en 2016 (ils ont eu droit à un film médiocre à la place), Ubisoft a décidé de laisser plus de temps à ses équipes pour donner naissance à Assassin’s Creed Origins. Se déroulant en Égypte, il peut être vu comme l’opus de la réconciliation après tant d’années durant lesquelles la firme française a sans doute un peu trop tiré sur la corde, promettant monts et merveilles pour un résultat décevant à l’arrivée. Pour une saga phare avec un tel lustre, ça la fout mal.
Attente et espoir
Mais Ubisoft s’est donc donné le temps, ce qui n’augure que du positif sur le papier. Premier constat, et pas des moindres, Assassin’s Creed Origins renoue avec l’un des attraits principaux de la franchise : celui de dépayser. N’en déplaise au Paris de la Révolution française (Assassin’s Creed Unity) et au Londres de la révolution industrielle (Assassin’s Creed Syndicate); le contexte de ces titres appelait peu à la contemplation et à l’émerveillement en mettant de côté le chauvinisme dans le premier cas. A contrario, l’Égypte dépeinte dans cet opus fait rêver. Tout comme Rome dans Assassin’s Creed II faisait rêver.
Ce sera, toutefois, le seul point commun partagé par ACO et ACII. En effet, la formule a totalement été changée pour donner naissance à une expérience beaucoup plus proche de l’action RPG. On pense notamment à The Witcher 3: Wild Hunt, meilleur représentant du genre. Il y a d’abord cette barre indiquant les points d’intérêt située en haut de l’écran (pompée sur Skyrim) et ce monde ouvert recélant d’une foule de quêtes a priori mieux narrées que la moyenne (à confirmer une fois l’aventure vécue dans son intégralité).
Assassin’s Creed: The Wild Hunt
Sans oublier ce système de combat, tant vanté par Ubisoft pour sa complexité (ce n’était pas dur de faire mieux qu’avant) et servi par une progression selon trois arbres distincts et du loot rangé selon plusieurs degrés de rareté. On évitera d’être catégorique sur ce point pour le moment tant les rixes nous ont paru encore trop faciles (difficulté réduite à sa plus simple expression ? Personnage principal au niveau trop élevé ?), bien que moins bêtes. En tout cas, ne vous attendez pas à du Dark Souls. L’accessibilité primera toujours.
Une accessibilité, d’ailleurs, qui se retranscrit parfaitement dans l’introduction d’un compagnon animalier pour Bayek, à savoir un aigle qui s’apparente moins à un oiseau qu’à un drone très voire trop pratique pour repérer ennemis et objectifs (avec un mode stationnaire pour ne pas arranger son cas). Très franchement, on s’en passerait volontiers. On ne crachera pas, en revanche, sur l’utilisation d’un cheval pour se balader sur une carte immense et prévue pour occuper le joueur des heures durant. Sur Xbox One X, Assassin’s Creed Origins promet d’être plutôt très joli et chatoyant au vu de ces ambitions du point de vue de la liberté. Ce que l’on vérifiera le 27 octobre, date de sortie du jeu déjà en précommande.
Pour accrocher le bon wagon, Assassin’s Creed Origins devra aussi se prévaloir d’un scénario digne de ce nom, porté par un héros si possible charismatique. La licence n’ayant jamais particulièrement brillé par son écriture, on émet à l’heure actuelle quelques réserves sur l’aptitude d’ACO à raconter une histoire immersive, quitte à jouer les oiseaux de mauvais augure. À nos yeux et après quelques minutes en sa compagnie, le blockbuster d’Ubisoft peut avant tout se targuer d’être un voyage prometteur dans l’Égypte antique. En soi, c’est déjà un chouette argument valable. Le reste attendra le lancement.
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