Fusion de deux studios de jeux vidéo de tout premier plan, Activision Blizzard gagne beaucoup d'argent. La seule popularité de ces jeux n'explique pas tout, cependant. L'entreprise est également au cœur d'un système d'optimisation fiscale, ce qui lui permet de payer des impôts dérisoires en dehors des USA.

L'optimisation fiscale est une discipline dans laquelle certaines sociétés sont passées maîtres, à tel point que les gouvernements peinent aujourd'hui à trouver une parade efficace. Et le phénomène n'est pas circonscrit aux les géants de l'économie numérique, regroupés dans l'acronyme GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon). Nombreuses sont les entreprises à tirer leur épingle du jeu, à commencer par Activision Blizzard.

La filiale américaine du géant français de la communication est en effet au centre d'un lacis de filiales déployées sur des territoires à la fiscalité accommodante, selon une enquête de BFM Business. Ainsi, on retrouve des traces du studio américain aux Bermudes (sept filiales recensées), aux Pays-Bas (six sociétés repérées) et aux États-Unis, dans le Delaware (six autres comptabilisées).

Résultat ? L'argent collecté auprès des joueurs (via l'abonnement de World of Warcraft ou la vente d'un nouveau jeu de la série Call of Duty, Diablo ou StarCraft) suit un circuit bien particulier qui permet à l'entreprise de limiter l'exposition au maximum. "Alors que l’international représente la moitié des revenus de l’éditeur, il ne représente que 12% de l’impôt acquitté", écrit BFM Business.

Si le montage est complexe, le principe est simple : pas question de rapatrier aux États-Unis les profits générés dans le reste du monde. Tout est envoyé aux Bermudes, où une cagnotte de 2,7 milliards de dollars dormirait (60 % du trésor de guerre d'Activision Blizzard). De cette façon, à peine 38 millions de dollars ont été versés l'an dernier au titre de l'impôt. Soit 4,8 % des bénéfices.

Évidemment, une entreprise qui cherche à maximiser ses gains et à réduire son exposition fiscale au minimum n'a rien de surprenant. En revanche, les éléments rapportés par BFM Business prennent une autre dimension au regard de la récente actualité du premier studio de jeux vidéo au monde. Ces deux dernières années, Activision et Blizzard ont raboté significativement dans leurs effectifs.

En 2011, Activision a suspendu le développement de Guitar Hero (jugé trop cher au regard des licences à payer) et licencié 500 personnes. Rebelote en 2013, où 30 salariés ont été remerciés malgré un premier trimestre dont les résultats ont été supérieurs aux attentes. Du côté de Blizzard, le dégraissage  – annoncé par le PDG du groupe – est survenu début 2012 avec le départ de 600 employés.

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