Après une étonnamment bonne première saison, le meilleur show de France Télévision, revient cette année pour récidiver son succès inattendu. Bien qu’imparfaite, la deuxième saison de Dix pour Cent devrait convaincre ceux qui ne croient plus aux séries françaises !

Ce mercredi soir sur France 2, nous retrouvions avec joie l’Agence Samuel Kerr et ses mémorables agents de comédiens aux vies rocambolesques.

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Après avoir surpris son monde l’an passé, la série de Fanny Herrero et Dominique Besnehard rempile pour une attendue et cruciale deuxième saison. Car comme par effraction, Dix pour cent  avait réalisé l’impensable : réconcilier les sériphiles avec la télévision publique française.

Coup de chance ou coup de génie ? Nous serions tentés de répondre que le succès de la série repose sur un savant mélange de bonnes idées et de la chance. Par exemple, au lieu de contraindre la réalisation, le format imposé par France Télévision a considérablement aidé la série à s’écrire comme une anthologie présentant à chaque épisode un nouveau personnage (qui s’avère être un acteur français qui joue son propre rôle). Et là, le facteur chance prend son importance car certaines des coqueluches du cinéma francophone se dévoilent souvent à l’aise et se jouent avec élégance de leur propre image public.

Julie Gayet et Joey Starr, iconoclastes dans Dix Pour Cent

Julie Gayet et Joey Starr, iconoclastes dans Dix Pour Cent

Vous souvenez-vous de Julie Gayet, torride, qui s’embrasait avec JoeyStarr dans la première saison ? À peine quelques mois après les affaires conjugales du Président Hollande. Chance ou génie ?

Une saison pour s’imposer comme la série française

Difficile à définir, à encadrer dans un genre, Dix pour cent réussit grâce à ses qualités cinématographiques évidentes, son casting élégant et un humour piquant. Elle semble en lévitation au-dessus des étiquettes de la télé nationale, ni Plus Belle la Vie, ni Un Village FrançaisDix pour cent nous emmène en territoires inconnus, avec son glamour et son sentimentalisme.

Toutefois, avec sa deuxième saison, la série devait faire un travail de définition, de calibrage et de raffinement. La chance du débutant n’existe qu’une fois. Or malgré quelques ratés — le nouveau patron de l’agence semble être une mauvaise blague — l’écriture se montre plus enlevée, plus grinçante et les personnages récurrents commencent enfin à prendre le pas sur les guests.

Adjani et Cottin, pour le final

Binoche et Cottin, pour le final

Ainsi, la matière de l’univers Dix pour cent s’épaissit en créant une scène plus cohérente pour ses personnages. Et ceux-ci s’en tirent globalement bien, notamment Camille Cottin qui s’impose (encore) comme le coup de cœur de la série.

Nous sommes moins convaincus par certaines facilités : l’ajout de ce patron infâme est dommageable, les histoires de cœur sont inégales — allant du sublime à l’anecdotique — et le comique de situation, très vaudeville, vient parfois nous rappeler que nous regardons une série française.

Assaad Bouab, décevant méchant

Assaad Bouab, décevant méchant

Pourtant nous pardonnons déjà les petits défauts d’un objet qui continue de faire rêver grâce à son casting magique — Luchini, Adjani et Binoche sur cette saison.

Rien que pour son sujet singulier et glamour ainsi que pour son supplément d’âme qui se ressent aussi bien dans les dialogues que dans la poésie des plans, si cinéma français, nous vous encourageons à abandonner vos préjugés pour la télé nationale et regarder Dix pour cent !

L’intégrale de la saison 2 est à découvrir sur le service de vidéo à la demande de France Télévision ou chaque mercredi sur Antenne 2. La saison 1 est disponible sur Netflix

Le verdict

Thibault DE MONTALEMBERT (Mathias Barneville)
Réalisation : Cedric KLAPISCH, Lola DOILLON, Antoine GARCEAU

Validée : Thibault DE MONTALEMBERT 

Validée : Michel FELLER, Cedric KLAPISCH, Harold VALENTIN
8/10

Dix pour cent, saison 2

Élégante comme les Français savent l'être, Dix pour cent cajole notre chauvinisme artistique. En mettant en scène le cinéma français Fanny Herrero a réussi à faire rentrer ce dernier, avec ses gimmicks et son génie, dans le petit écran. Longtemps nous avons désespéré de voir les deux mondes se rencontrer...

Drôle et plutôt à l'aise sur son écriture, la série devrait combler les binge-watchers comme les simples curieux par un scénario qui tient relativement en haleine et des dialogues souvent exceptionnels (c'est beau le français).

Enfin, c'est le cœur serré que l'on quitte toujours nos agents : l'habile Montalembert, l'ultra-attachante Cottin et le prometteur Nicolas Maury qui assurent un jeu subtile qui n'a pas à pâlir face aux stars du programme. 

Ailleurs dans la presse :

  • Télérama : « Dix pour cent […] porte un regard bienveillant, tendre sans être niais sur le monde du cinéma. Un choix habilement assumé, pour une série que l’on espère voir durer. »
  • DailyMars : « la saison deux de Dix pour cent continue de démontrer que cette série est en passe de devenir (si elle ne l’est pas déjà) l’un des grands noms du petit écran français. »
Source : Montage Numerama

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