Au quatrième jour de son procès, Anders Behring Breivik a expliqué s’être entraîné à Call of Duty : Modern Warfare avant le massacre de l’île d’Utøya pour s’habituer à « l’acquisition de cibles ». Le Norvégien de 33 ans avait déjà indiqué dans son manifeste de 1500 pages que les jeux vidéo ont fait partie de son entraînement, mais qu’ils y ont tenu un rôle mineur.

Depuis le 16 avril s’est ouvert en Norvège le procès d’Anders Behring Breivik, auteur au cours de l’été dernier du massacre de 69 personnes sur la petite île d’Utàya et de la mort de 8 autres individus à Oslo suite à l’explosion d’une bombe. Et au quatrième jour des audiences, l’accusé de 33 ans a déclaré avoir préparé ses attentats de puis 2006. Comment ? Notamment en jouant aux jeux vidéo.

Anders Behring Breivik a ainsi expliqué avoir passé beaucoup de temps sur Call of Duty : Modern Warfare, un très célèbre jeu de tir subjectif. Le but ? Acquérir une certaine aisance dans l’acquisition de cibles et perfectionner sa précision pour enchaîner les assassinats avant l’intervention inévitable des forces de l’ordre. Selon lui, l’intérêt du jeu est tel que les armées du monde entier s’en servent pour s’exercer.

Call of Duty : Modern Warfare « consiste à la réalisation de plusieurs centaines de tâches et certaines d’entre elles peuvent être comparées à une véritable attaque. C’est pour cette raison que le jeu est utilisé par de nombreuses armées à travers le monde. C’est excellent pour acquérir une expérience relative aux systèmes de visée » a-t-il notamment expliqué, dans des propos rapportés par le Guardian.

Des propos apparaissant déjà dans son manifeste

Les déclarations faites par Anders Behring Breivik ne sont toutefois pas une surprise, puisque l’étude de son manifeste de plus de 1500 pages révélait déjà ces informations. Divers jeux sont cités, dont Dragon Age (jeu de rôle), World of Warcraft (MMORPG), Bioshock (jeu de tir) Fallout 3 (jeu de rôle) et Call of Duty : Modern Warfare, ce dernier apparaissant cinq fois dans le document.

L’accusé de 33 ans avait toutefois expliqué dans son manifeste que son « entraînant » au tir à Call of Duty n’est qu’un complément à de véritables entraînements militaires. Ceux-ci étaient effectués avec de véritables armes, dans des conditions aussi réalistes que possible. Il n’a de toute façon pas un goût très prononcé pour les FPS, préférant les RPG.

Modern Warfare a été une exception, parce que, écrivait-il en 2010, c’est « le meilleur simulateur militaire qui soit sorti et c’est l’un des meilleurs jeux cette année« . « Je vois Modern Warfare comme un élément de mon entraînement plus qu’autre chose« . « J’ai quand même appris à l’aimer et en particulier la partie multijoueurs est fantastique. Vous pouvez plus ou moins simuler complètement des opérations réelles… ».

Réaction épidermique

Bien que les jeux vidéo tiennent une place mineure dans sa logique, Anders Behring Breivik s’efforçant surtout de simuler une dépendance à World of Warcraft pour éloigner ses proches de ses véritables objectifs, cela n’a pas empêché une certaine psychose de gagner la Norvège.Quelques jours après le massacre, une chaîne de magasins norvégienne a choisi de retirer de la vente 51 titres.

Une réaction épidermique mais sans grand intérêt, puisque Anders Behring Breivik a rappelé tout au long de son manifeste que seul un véritable entraînement permettait d’aboutir à ce niveau de préparation. La seule pratique des FPS, aussi complets soient-ils, ne suffit pas et ne peuvent apporter qu’un « complément ». C’est du moins ce que croit le tueur.

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