Pardonnez-nous l’expression, mais l’Europe est la cocue de l’histoire. Depuis 2004, un véritable feuilleton judiciaire secoue Bruxelles pour savoir si les instances européennes peuvent ou non valider la fusion entre le japonais Sony Music et l’allemand BMG, filiale du groupe Bertelsmann, pour former Sony BMG. Le feu vert a d’abord été donné, puis invalidé, puis redonné, puis finalement le mois dernier la Cour de Justice des Communautés Européennes (CJCE) a mis tout le monde d’accord en cassant le premier arrêt qui avait annulé le premier feu vert (vous suivez ?). Pour permettre cette fusion indésirée, voire indésirable, la CJCE s’est mise en quatre pour alléger les conditions de validation des fusions, mettant en péril l’édifice du droit de la concurrence européen.

Tout ça pour quoi ? Pour rien. Alors que la Commission Européenne pensait rendre un service à l’Europe en favorisant l’émergence d’un grand groupe semi-européen de l’industrie musicale, l’allemand Bertelsmann a décidé de quitter le navire et de revendre l’intégralité de ses parts au japonais Sony. L’affaire a été conclue cette semaine. Preuve que la crise de l’industrie du disque se retrouve beaucoup plus dans les communiqués alarmistes des lobbys que dans les livres de compte, Sony a mis 1,2 milliards de dollars sur la table pour s’offrir les 50 % de parts de Bertelsmann. Ce qui valorise Sony BMG à 2,4 milliards de dollars.

Le groupe, pour lequel Bruxelles a donné son feu vert au risque de fragiliser les règles de la concurrence en Europe, et dépensé des fortunes en procédure judiciaire, n’est plus du tout européen, mais 100 % japonais.

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