A notre connaissance ça n'est pas encore une pratique importée en France, mais la tentation pourrait exister. Re/Code rapporte qu'aux Etats-Unis, le groupe Marriott International et l'American Hospitality & Lodging Association (AHLA), qui représente l'industrie hôtelière américaine, demandent au régulateur national le droit de brouiller les signaux Wi-Fi des réseaux personnels de leurs clients. Ils sont souvent créés à partir de connexions 3G ou 4G de téléphones mobiles, Android facilitant grandement la création de tels réseaux ad hoc sur lesquels peuvent se connecter des ordinateurs portables ou des tablettes.
Les hôtels américains estiment qu'ils ont le droit de gérer leur réseau sans-fil à l'intérieur de leurs bâtiments, et que ce droit doit aller jusqu'à s'assurer par des moyens techniques que seuls leurs propres Wi-Fi soient disponibles dans les chambres et dans les espaces communs. "Les opérateurs de réseaux Wi-Fi devraient être en mesure de gérer leurs réseaux pour fournir un service Wi-Fi sécurisé et fiable aux clients sur leurs propriétés", dit la requête envoyée l'été dernier à la FCC.
LES RÉSEAUX WI-FI DOIVENT COHABITER
Officiellement, il s'agit pour les hôtels de sécuriser le service proposé à leurs clients en évitant par exemple que des hotspots pirates n'usurpent les SSID des réseaux Wifi de l'hôtel pour glaner les informations personnelles des clients. L'intention est louable et défendable, mais le réel objectif est purement mercantile.
Ainsi en octobre dernier, Marriott a dû verser 600 000 dollars pour mettre fin à une procédure contentieuse ouverte auprès de la FCC, après qu'il a été démontré que la chaîne d'hôtel sabotait les réseaux WiFi ouverts par des invités ou des conférenciers lors d'événements organisés dans ses lieux, et qu'il facturait entre 250 et 1000 dollars l'utilisation de son propre réseau Wi-Fi. C'est suite à cette plainte et à ce règlement amiable que Marriott a demandé officiellement l'autorisation de "gérer" les réseaux WiFi chez lui.
Les hôtels font toutefois face à la résistance des industries télécoms et de Google et Microsoft, qui ont opposé des contre-arguments auprès de la FCC. Ils rappellent que les réseaux Wi-Fi exploitent des ondes du domaine public qui ne sont pas soumis à licences exclusives, et qu'il y a donc un principe de coexistence à respecter. "Aucune entité ne doit empêcher intentionnellement les autres d'utiliser ce spectre", rappellent-ils. Même à l'intérieur de leurs bâtiments, les ondes restent des ondes publiques.
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