Kim Dotcom, le fondateur de MegaUpload, n'a pas réussi à faire entrer le parti de l'Internet (Internet MANA) au parlement néo-zélandais. Son mouvement n'a recueilli que 1,3 % des suffrages. En outre, sa principale cible politique, le premier ministre sortant, John Key, devrait être reconduit à la tête du gouvernement après la victoire écrasante de son parti.

Pari manqué pour Kim Dotcom. Le fondateur de MegaUpload n'est pas parvenu à faire une percée suffisante lors des élections législatives qui se sont tenues ce samedi 20 septembre. Son parti politique, fondé ce printemps, n'a réuni que 1,3 % des suffrages. Or, le seuil minimum pour qu'un mouvement puisse prétendre obtenir un siège est de 5 % en Nouvelle-Zélande.

1,3 %. Trop peu.

Selon les résultats provisoires publiés dans la presse locale, le parti de Kim Dotcom, "Internet MANA", se trouve en septième position en nombre de voix recueillies, très loin derrière les trois principales formations (Parti national : plus d'un million de voix ; Parti travailliste : près de 520 000 voix ; Parti des verts : 210 000 voix). Internet MANA n'a récolté que 26 500 voix.

Sur Twitter, Kim Dotcom a évidemment reconnu sa défaite. "Les Néo-Zélandais ont choisi le Parti national et John Key pour diriger. Je félicite le premier ministre. Faites de votre mieux pour tous les Kiwis. Bonne chance". Sur un plan plus personnel, Kim Dotcom a ajouté que les neuf derniers mois à batailler sur le plan politique lui ont permis de gagner une expérience incroyable.

Le scrutin néo-zélandais était indéniablement l'une des meilleures chances pour Internet MANA de conquérir un lieu de pouvoir. C'est en effet un mode de scrutin uninominal à un tour qui encadre les élections législatives et celui-ci est à la portée des petits partis politiques, du moment qu'ils parviennent à concentrer sur eux suffisamment de voix lors du vote.

La personnalité de Dotcom en cause ?

Si les raisons qui expliquent la défaite d'Internet MANA aux élections sont plurielles, Kim Dotcom estime que sa personnalité controversée est l'une d'entre elles. Son passé sulfureux, son activité à la tête de MegaUpload, ses ennuis judiciaires ont probablement suscité la méfiance de nombre d'électeurs qui auraient pu sinon choisir le parti de l'Internet. C'est du moins ainsi qu'il voit les choses même s'il n'était pas en première ligne (il n'était pas candidat).

"Je prends la pleine responsabilité de cette défaite aujourd'hui parce que la marque 'Kim Dotcom' a été un poison pour ce que nous avons essayé de faire", a-t-il déclaré, estimant que ni le chef de file d'Internet MANA ni la manière dont la campagne s'est déroulée ne sont en cause. L'homme s'est aussi excusé auprès de la communauté maori, considérant que son mouvement a aspiré une partie de ses soutiens.

La communauté maori était également en lice pour les élections législatives et n'a pas pu non plus envoyer ses représentants au parlement, faute de voix.

Campagne sur fond de scandale

La défaite de Kim Dotcom est d'autant plus lourde que l'homme a pourtant mobilisé beaucoup d'argent dans la campagne (deux millions de dollars), qu'il a bénéficié du soutien indirect de plusieurs personnalités (l'ancien agent de la NSA Edward Snowden, le fondateur de Wikileaks Julian Assange et le journaliste Glenn Greenwald) et été au centre d'un scandale impliquant le premier ministre lui-même.

En effet, Kim Dotcom a été espionné illégalement (ce qui lui a valu les excuses de John Key) et dénoncé régulièrement la corruption financière et idéologique de la classe politique. La participation de Julian Assange, Glenn Greenwald et Edward Snowden à une conférence dénonçant les mensonges de John Key sur la réalité de la surveillance globale mis en œuvre dans le pays n'aura pas suffi.

Internet MANA, ou Internet Party, est un mouvement qui veut défendre les libertés numériques. Très proche des idées du Parti pirate, le mouvement veut en particulier l'arrêt de la surveillance électronique, une charte des droits de l'Homme à l'ère numérique, un accès haut-débit illimité pour tous à un prix moins élevé, une réforme du copyright ou encore l'introduction d'une monnaie électronique.

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