Face aux divers risques accompagnant le vote électronique, une députée demande au ministre de l'Intérieur d'interdire ce système. Il y a deux semaines, la Norvège a annoncé l'arrêt de toutes ses expérimentations en la matière.

Déjà mis en place depuis 2012 lors des élections législatives, avec la possibilité pour les expatriés d'utiliser ce moyen pour choisir leurs députés, le vote électronique pourrait être étendu à d'autres scrutins. L'an dernier, des parlementaires ont déposé des propositions de loi visant à l'étendre à la présidentielle et aux européennes, dans un souci d'accessibilité, qui est une exigence constitutionnelle.

Mais toute la représentation nationale n'est pas satisfaite de ce mode de scrutin. Ce printemps, un rapport des sénateurs Anziani et Lefèvre a mis en lumière les problèmes multiples posés par cette méthode, qu'il s'agisse de machines à voter ou du vote par Internet. Cependant, malgré un constat sévère, les deux élus ont opté pour le statu quo consistant à conserver les pratiques déjà en cours.

L'enjeu du vote électronique est réapparu cette semaine à la faveur d'une question écrite déposée par la députée EELV Isabelle Attard. Interpellant le ministère de l'Intérieur et son locataire, Bernard Cazeneuve, l'élue a pointé "les risques de fraude inhérents aux modes de scrutin électronique", soulignant au passage la décision du gouvernement norvégien de cesser toute expérimentation dans ce domaine.

"Les risques d'erreur, de fraude, et donc d'insincérité du scrutin, ont lourdement pesé sur cette décision. Rappelons que le vote électronique impose à l'électeur d'accorder sa confiance à toute une série d'intermédiaires techniques : fabricant de la machine à voter, programmeur de la machine, installateur de la machine, etc", détaille l'élue du Calvados, qui met en parallèle les avantages du vote papier.

Pour la députée, il n'y a qu'une issue possible : interdire ce système et revenir aux solutions habituelles, allant du vote à l'urne à la procuration (qui ne présente pas non plus de hautes garanties, puisqu'il s'agit-là aussi de faire confiance au porteur de la procuration), en passant par la correspondance. Car si l'accessibilité au scrutin est une garantie constitutionnelle, la confidentialité et la sincérité du scrutin sont aussi essentielles.

Découvrez les bonus

+ rapide, + pratique, + exclusif

Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.

Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci

Il y a une bonne raison de ne pas s'abonner à

Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.

Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :

  • 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
  • 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
  • 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.

Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Abonnez-vous à Numerama sur Google News pour ne manquer aucune info !