2013 ne laissera pas un bon souvenir aux agences de renseignement américaines. Déjà bousculées par les révélations d'Edward Snowden, qui a dévoilé la réalité de plusieurs programmes de surveillance, les voilà désormais affectées par le "shutdown", nom donné à la fermeture des administrations et services de l'État fédéral suite à un désaccord sur le budget entre l'exécutif et le législatif.
Concrètement, le "shutdown" oblige Washington à placer au chômage technique les employés non-essentiels sans la possibilité de percevoir leur salaire. Au total, près de 800 000 Américains sur 2 millions sont concernés. Cependant, l'État fédéral n'est pas totalement à l'arrêt : le personnel indispensable – notamment militaire ou assurant le trafic aérien – reste en poste.
Le shutdown actuel a débuté le 1er octobre et ses effets sur le renseignement américain commencent à se faire sentir. Là encore, c'est d'abord le personnel civil qui a été renvoyé chez lui. À la CIA, environ 12 500 personnes sur les 20 000 que compterait l'agence ont été mis au chômage technique. En revanche, la NSA et la DIA (Defense Intelligence Agency) sont moins touchées, car elles emploient surtout des militaires.
Il est difficile de savoir si la fermeture des administrations fédérales et des agences gouvernementales affecte d'une façon ou d'une autre les programmes de surveillance électronique, comme PRISM. Selon le général Keith B. Alexander, patron de la NSA depuis 2005, a pour l'instant fait savoir que l'agence avait mis en touche 960 doctorants, 4000 chercheurs en informatique et plus d'un millier de mathématiciens.
Le fort George Meade héberge plusieurs installations de l'armée américaine ainsi que les quartiers généraux de plusieurs structures, dont ceux de la NSA et du Cyber Command. Cette base héberge environ 11 000 soldats et 29 000 employés civils, mais accueille au total 56 000 hommes. Le nombre de personnes touchées par le shutdown n'est pas précisé.
Ce qui est sûr, c'est que le personnel qui demeure encore en poste est contraint de se concentrer exclusivement sur les dossiers les plus urgents en matière de sécurité. Si le shutdown se poursuit sur une période plus longue, de quelques jours à quelques semaines, cela pourrait avoir des conséquences avec les entreprises en lien avec les agences, retardant la signature de nouveaux contrats ou le paiement des prestations.
La situation, en tout cas, inquiète grandement les responsables américains puisque James Clapper, le directeur du renseignement national, a donné son feu vert aux seize agences placées sous son autorité de rappeler leurs employés malgré le shutdown. Car c'est la sécurité nationale qui est est en jeu. Il reste toutefois de trouver un argument légal pour autoriser ce rappel.
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