En août dernier, nous apprenions qu’une cinquantaine de studios américains et japonais avaient déposé plainte en Corée du Sud contre 10 000 individus suspectés d’avoir échangé illégalement des vidéos pornographiques sur Internet. La plainte visait surtout les internautes les plus actifs dans ce domaine, responsables de la mise en ligne de plusieurs centaines voire milliers de séquences pour adultes. Dans leur action, ces différentes sociétés se sont également attaquées à 80 sites web accusés d’aider et de vivre de la distribution illégale de ces films.
Or, des 10 000 plaintes initialement émises, les autorités sud-coréennes n’ont finalement inculpé que dix personnes, sous le motif d’enfreindre les lois sur le copyright. Déconcertés par ce qu’ils considèrent comme un manque évident de coopération du gouvernement sud-coréen, les studios concernés ont promis de renouveler leur action, sauf que cette fois ça ne sera pas 10 000 internautes, mais bien 65 000 qui seront visés par cette plainte.
« Pour le moment, nous avons établi une liste de 65 000 utilisateurs qui sont concernés par notre plainte. Nous allons voir cette fois si le ministère public va poursuivre chacun d’entre eux » a déclaré Kim Han-Seo, un des avocats représentant les producteurs de films pornographiques. Estimant que la Corée du Sud n’a pas été assez sévère, les studios américains et japonais ont décidé de faire monter les enchères.
Rappelons que cet été, les distributeurs sud-coréens de films catastrophes avaient fait appel à la police après qu’un de ces films à succès fut diffusée illégalement sur le réseau et téléchargé plus de 100 000 fois. Kim Han-Seo note que les autorités locales ont réagi assez rapidement pour résoudre ce problème… mais trouve étonnant que lorsque cela implique des intérêts étrangers, le ministère public change de comportement.
« Nous pensons que le ministère public ne devrait pas faire de discrimination lorsqu’il applique les lois sur le copyright. La copie et la distribution illicites est un véritablea fléau rampant en Corée du Sud puisque c’est l’un des pays les plus connectés. Nous avons donc décidé d’entreprendre certaines démarches judiciaires pour minimiser nos pertes et protéger nos futurs profits« .
Pour Kim Han-Seo, le risque réside désormais dans un échec des autorités sud-coréennes à agir dans le sens des producteurs de films pornographques. Si c’est le cas, l’avocat prévient qu’ils n’hésiteront pas à porter l’affaire aux Etats-Unis, estimant que le gouvernement sera certainement plus réceptif à ce problème. Rappelons que la Corée du Sud a accepté de durcir son droit d’auteur en échange d’un accord de libre-échange avec les États-Unis.
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