Un vent de panique souffle sur l’UMP. Depuis la campagne présidentielle de 2007 où le parti majoritaire avait rassemblé jusqu’à 375.000 adhérents, l’Union pour un Mouvement Populaire ne l’est plus vraiment… populaire. Il a déjà perdu un quart de ses troupes avec aujourd’hui 280.000 adhérents, et l’érosion continue. L’UMP s’est donc mise en alerte route avant les élections européennes, sous les ordres de Nicolas Sarkozy qui continue à veiller sur son navire de guerre depuis l’Elysée. Direction Internet.
Selon le Monde, Nicolas Sarkozy a donné six mois aux dirigeants de l’UMP pour se doter d’une infrastructure de communication performante sur Internet, avec en point de mire la création d’un réseau communautaire inspiré du succès de Barack Obama (il est vrai qu’il y a de très bonnes idées à reprendre). « Le diagnostic posé, l’UMP a sélectionné, en décembre, l’agence Isobar pour refonder son site Internet et inventer les outils d’un réseau communautaire. Le chef de l’Etat veut faire de l’UMP un parti de masse, capable de dépasser les seuls militants pour s’ouvrir à des publics non encartés mais intéressés par la chose publique« , rapporte le quotidien du soir. « Et susceptible, en période électorale, de transformer un membre de la communauté en relais d’opinion« , précise le journal.
Mais il faut espérer pour l’UMP qu’elle ne continue pas, pour sa popularité en ligne, de confondre le contenant et le contenu. Déjà par le passé, le parti de la droite parlementaire avait usé d’une stratégie en ligne poussée pour conquérir Internet (web TV, outils communautaires, e-mailing, achats de mots clés, blogs, soutien du plus célèbre des bloggeurs Loïc Le Meur…). Mais l’UMP reste très impopulaire sur le net, notamment au regard de sa politique de lutte contre les échanges d’œuvres ou de filtrage des outils de communication.
Sur Numerama, d’après un sondage réalisé avant les fêtes, seuls 4,6 % des lecteurs estimaient que l’UMP est le parti qui appréhende le mieux les enjeux du numérique. Le Mouvement Démocrate (MoDem) de François Bayrou arrivait en tête (20,4 %), devant la LCR (14 %) et le Parti Socialiste (9,7 %).
Aucun outil aussi sophistiqué soit-il, aucune agence de communication aussi créative soit-elle, aucun web 2.0 aussi participatif soit-il, ne rendra l’UMP populaire sur Internet si ses idées concernant Internet restent aussi rétrogrades, et de plus en plus dangereuses. A cet égard, la rumeur d’une probable nomination de Frédéric Lefebvre au poste de secrétaire d’Etat au développement de l’économie numérique n’est pas encourageante pour l’UMP. Tant que celle-ci aura peur d’Internet, Internet aura peur d’elle.
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