Apple n’aurait apparement pas à se soucier du procès que lui a intenté la maison d’édition d’Eminem ou ceux des labels Dawg Music ou Bridgeport Music qui vont dans le même sens. Ces procès, même si ils visent directement la firme à la pomme, n’ont en effet pour but que de toucher à un problème de fond, qui est celui des sommes perçues pour chaque MP3 vendu.

En effet, Apple n’a fait que signer un accord pour distribuer le catalogue d’Universal et si il y a une personne à blâmer pour avoir accordé les morceaux sans l’aval de l’artiste, c’est donc plus la major que la firme de Cupertino. Le fait est que face aux chutes des ventes de CD, les artistes voient leur revenu diminuer et ne perçoivent pas de contrepartie vraiment significative du côté de la distribution numérique.

Ce que réclament certains artistes, c’est que les revenus soient structurés de la même manière que le sont leurs morceaux lors d’utilisations pour les films, publicités, émissions TV ou sonneries. Dans ces cas là, l’artiste et le producteur se partagent généralement les revenus à parts égales après que l’éditeur ait pris son pourcentage. Alors que dans la vente de CD (modèle sur lequel se base aussi la vente de MP3), il ne perçoit que ce que le producteur veut bien lui rétribuer en royalties, et qui aboutit à des sommes moins conséquentes que pour la première option.

D’autres restent plus modestes et exigent juste une réévaluation de ces royalties, que l’on peut après tout comprendre si les MP3 rendent caduc les sommes consacrées par les labels à la fabrication de CDs.

Bref, l’affaire Apple dévoile avant tout une lutte viscérale entre artistes et labels concernant la vente de morceaux numériques. Et la chute des ventes de CD ne fera rien pour aider les acteurs à rester sur leur position. « C’est vraiment marrant de voir comment tout le monde pense que seuls les labels riches pâtissent » commente le songwriter Rick Carnes. « Les labels sont les derniers à pâtir. Les premiers sont les plus pauvres : artistes et compositeurs, et ce seront les premiers à se faire jeter du business. »

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