C’est le jeu des chaises musicales du côté d’Universal Music Group. Après quatorze ans à la tête du label, Doug Morris s’apprête à passer le flambeau à Lucian Grainge. Cependant, si les hommes changent, les idées restent : le futur PDG voit toujours le CD comme un format d’avenir, alors que la dématérialisation des contenus avance à grande vitesse.

La succession à la tête d’Universal Music Group est désormais en marche. En effet, le New York Times a dévoilé ces jours-ci le nom du prochain directeur exécutif qui remplacera Doug Morris, à la tête du label de musique depuis plus de quatorze ans : il s’agit de Lucian Grainge. Cependant, ce dernier ne prendra pleinement possession du poste que l’année prochaine, le temps d’assurer une transition en douceur.

Et de la douceur, il en faudra pour le label. En effet, le passage de témoin se fait dans un contexte difficile pour la major, confrontée à la dématérialisation croissante des contenus, à la baisse continue des ventes physiques de CD (qui demeure la principale source de revenus de l’industrie du disque) et à la problématique du piratage. Est-ce à dire que le prochain directeur exécutif adaptera la stratégie d’Universal Music vis-à-vis du numérique et du peer-to-peer ?

Ça semble mal parti. « Je crois que le CD va me survivre comme format » a déclaré Lucian Grainge, dans des propos rapportés par le quotidien américain. Le futur PDG de la major aurait-il déjà été façonné par son prédécesseur ? Il faut se souvenir que ce dernier n’a jamais eu une approche très positive vis-à-vis des NTIC. Un comportement pour le moins grotesque puisque à chaque fois le groupe a été amené d’une façon ou d’une autre à négocier ou à s’adapter.

En 2007, nous rapportions un portrait de Doug Morris. Celui-ci désignait entre autres les lecteurs MP3 comme des « répertoires pour musique volée« , pour ensuite engager des négociations avec Microsoft pour faire du Zune une alternative crédible à l’iPod. Les réseaux sociaux et les plates-formes communautaires, comme MySpace et YouTube, étaient considérés comme des espaces de « délinquants« . Pour ensuite entamer des pourparlers avec ces sites.

Même chose pour la musique gratuite (Universal Music a finalement signé avec SpiralFrog) ou les mesures techniques de protection (progressivement abandonnées car inefficaces et très onéreuses). En d’autres termes, la vision des NTIC était pour ainsi dire nulle avec Doug Morris. Dès lors, l’adaptation de la major à l’ère numérique fut rendu beaucoup plus difficile, puisque le groupe réagissait toujours avec un train de retard.

On aurait pu croire que le prochain dirigeant du label de musique, plus jeune, ait une vision plus enthousiaste des nouvelles technologies et de l’opportunité du numérique. Cependant, avec cette déclaration sur l’avenir du CD et le rétropédalage récent de Warner vis-à-vis des services gratuits de musique en ligne, c’est-à-croire que les majors veulent revenir aux années 90.

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