Le logiciel de copie de DVD RealDVD interdit en justice

Pas de Realpolitik avec RealDVD. C’est une jolie victoire à la Pyrrhus que vient de remporter l’industrie du cinéma aux Etats-Unis, dans son obsession de vouloir tout contrôler au nom des principes, sans réfléchir aux conséquences pratiques. La justice a ordonné à RealNetworks d’abandonner provisoirement la distribution de son logiciel de copie de DVD RealDVD, en attendant une décision définitive qui sera prise mardi après l’étude de l’ensemble des documents fournis au tribunal. Les studios de cinéma américains représentés par la MPAA ont demandé au début du mois que le logiciel soit interdit, parce qu’il contourne les mesures de protection des DVD pour réaliser des copies numérisées stockées sur l’ordinateur.

Le logiciel de RealNetworks, pourtant, contrairement aux très nombreux autres logiciels qui ne font pas autant de cas des intérêts des majors, ajoute à la volée un DRM qui interdit de recopier à l’infini les vidéos numérisées. Elles ne peuvent pas être envoyées à un ami ou partagées sur les réseaux P2P. Si elle obtient mardi un jugement qui confirme la mesure provisoire, la MPAA aura simplement obtenu que les utilisateurs qui souhaitent copier des DVD se tournent vers des logiciels qui n’offrent aucune mesure compensatoire.

Sauf surprise, le jugement devrait être confirmé mardi. Comme en France depuis la loi DADVSI, la loi américaine sur le droit d’auteur interdit de proposer au public un outil de contournement des mesures techniques de protection. Pour répondre aux problématiques liées au droit à la copie privée, ou au « fair use » américain, les studios tentent d’imposer leurs propres solutions, telles que des coupons donnant droit au téléchargement de fichiers vidéo sous DRM glissés dans les boîtiers des DVD, voire des fichiers sous DRM inclus sur le disque lui-même, qui peuvent être importés depuis un ordinateur. Ils estiment que c’est suffisant pour couvrir tous les besoins.

Le site officiel de RealDVD prévient aujourd’hui que « RealDVD est actuellement indisponible« .

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