Tous les partis présents au Bundestag ont été touchés par la divulgation de données personnelles des élus début décembre. L’affaire passée inaperçue au moment des publications n’est révélée par les médias allemands qu’en ce début d’année. Le quotidien Bild qualifiait ce vendredi la fuite de « plus grande fuite de données de l’histoire allemande », la Tagesschau, premier journal télévisé outre-Rhin, parle d’une fuite concernant des milliers d’élus allemands, de tous les partis, à l’exception de l’AFD.
Le Bundestag en fuites
On compterait des millions d’informations compromises dans ces fuites qui ne sont apparues qu’à cause de la publication sur Twitter de ces mêmes informations et aucune attaque liée ne semble avoir été identifiée. On trouve dans les données révélées des numéros de cartes de crédit, des numéros de téléphone, des adresses, de la correspondance, des photos parfois privées et des documents d’identité. Alors que la source de cette fuite et ses auteurs sont encore inconnus, des interprétations sont déjà données par des analystes. Chez Kaspersky Lab, David Emm se risque à y lire un geste politique : « L’intention des auteurs reste inconnue pour le moment, mais il est peu probable que l’appât du gain soit leur première motivation. Il s’agit probablement d’un hacker activiste, cherchant à causer des problèmes. »
La classe politique allemande étant délibérément ciblée, le scénario d’une attaque à motif politique est repris à Berlin. Le Tagesschau a parlé d’une attaque venant d’individus à la droite de l’échiquier politique mais le parti d’Angela Merkel, la CDU, a également été ciblé. Pour le moment, seul l’AFD (extrême droite) n’est pas affecté par les publications. Les données, selon le journal télévisé, auraient pu être collectées au cours de plusieurs attaques, sur plusieurs mois voir années au sein des administrations et des partis. Le parti Linke (extrême gauche) a confirmé auprès de Reuters un incident et que le leader parlementaire du parti avait été touché par la publication de ses données. Angela Merkel, chancelière, aurait également vu des données la concernant être divulguées.
Pour le moment, les données révélées ne semblent pas être particulièrement sensibles mais elles pourraient conduire des acteurs malveillants à cibler ultérieurement les victimes de la fuite : « les rapports concluent qu’aucune information n’était de nature politique hautement sensible, mais que la fuite inclut des données bancaires et financières, des cartes d’identité et autres correspondances privées. Il n’est pas difficile d’imaginer les usages malveillants qui pourraient en être faits, considérant le profil particulier des victimes » écrit David Emm.
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