C’est une sorte de retour du débat gratuit contre payant sur la toile et de la nature d’Internet. Souvenez-vous, le mois dernier, nous rapportions les propos d’Anthony Healy, le directeur de la société de gestion collective du droit d’auteur, l’ARPA (Australasian Performing Right Association)Évoquant Internet, Anthony Healy avait estimé que le réseau des réseaux n’avait finalement pas d’autre intérêt que de favoriser la diffusion de contenu.
C’était omettre que l’Internet avait été conçu avant tout comme un média de communication, plutôt qu’un média de consommation. Cette vision de l’Internet avait révélé à quelle point le décalage était grand entre ce qu’est Internet et la manière dont d’autres acteurs le perçoivent.
Récemment, Hitwise Intelligence a remis sur le tapis le débat du paiement pour accéder à du contenu, en publiant ces jours-ci une étude comparée entre les sites web « payants » et les sites « gratuits. Le premier concerne des domaines comme le shopping, les voyages, le commerce ou encore la finance, tandis que le second regroupe les réseaux sociaux, les sites communautaires, les forums, l’actualité ou encore les médias.
De cette analyse ressortait principalement deux idées : tout d’abord, la popularité des contenus gratuits et de la communication ne se dément pas, ces deux aspects prenant toujours plus d’importance dans le web actuel. De l’autre, nous apprenons que les sites payants perdent de leur côté des parts de marché face à l’ascension du gratuit.
Maintenant, comme le souligne Techdirt, il serait très simple d’y voir un argument du gratuit contre le payant et de rejeter toute forme de « monétisation » sur le web. Mais, les choses ne sont peut-être pas aussi simples que cela. D’une part, si la courbe du gratuit progresse nettement, ce n’est pas pour autant que nous assistons à un effondrement des sites web payants. De plus, ici nous ne parlons pas en terme de chiffres, mais de statistiques et de parts de marché.
Hitwise Intelligence ne résout finalement pas l’éternel débat du gratuit contre le payant, en revanche l’étude confirme finalement le fourvoiement d’Anthony Healy, dans la mesure où l’usage des internautes vient confirmer que le web est avant tout une plate-forme de communication qu’un grand centre commercial numérique.
C’est lorsque les détenteurs de contenu et les médias de masse arrivèrent un peu en retard sur le web, dans les années 90, que cette vision faussée du web a commencé à naitre. Sous pression des lobbies qui veulent voir le web comme ils le perçoivent, les politiques cherchent désormais à corriger les errements du réseau à grands coups de lois et de sanctions, sans regarder les nouveaux usages des internautes sur la toile.
Le véritable effort ne devrait finalement pas être sur le réseau lui-même, qui est suffisamment souple pour accueillir tout le monde ; c’est sur la manière dont certains acteurs considèrent cette plate-forme que le plus gros du travail reste à accomplir.
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