Selon le Los Angeles Times, c’est le 7 avril prochain qu’Apple devrait mettre en place la nouvelle politique tarifaire qu’il avait annoncée au moment de prendre la décision de supprimer tous les DRM sur les morceaux de musique commercialisés par iTunes. En échange, les maisons de disques avaient obtenu la possibilité de différencier les prix des ventes des morceaux en fonction notamment de leur date de sortie et de leur succès.
Avec les prix variables, les morceaux pourront être achetés aux prix de 69 centimes, 99 centimes ou 1,29 euro, en fonction du prix de gros pratiqué par les labels. En annonçant cette modification au début de l’année, Apple avait assuré qu’il y aurait beaucoup plus de morceaux proposés sur la plateforme à 69 centimes qu’au prix le prix le plus cher, ce dernier étant réservé aux plus gros hits et aux nouvelles sorties.Toutefois selon le journal californien, la plupart des morceaux devraient toujours être proposés au tarif de 99 centimes, qui n’a pas bougé depuis l’ouverture d’iTunes Music Store en 2003.
« Ca va être un cauchemard de relations publiques« , prédit Ted Cohen, un ancien cadre de EMI désormais consultant dans l’industrie musicale. Il craint qu’en temps de crise, le fait d’augmenter le prix de la musique la plus populaire va accroître la fracture entre les majors et le public. « Ca va être perçu dans l’industrie musicale comme les bonus d’AIG dans l’industrie de l’assurance« , redoute-t-il.
Même son de cloche chez Jim Guerinot, le manager de Nine Inch Nails,, No Doubt et Offspring. « Ca ne serait pas plus intelligent de rendre la musique moins chère plutôt que d’écraser la poignée de gens qui sont toujours prêts à payer pour avoir de la musique ?« , s’interroge-t-il.
Mais Russ Crupnick, analyste chez NPD Group, pense qu’une hausse de 30 % du prix ne va pas dissuader ceux qui achètent sur iTunes d’acheter les derniers morceaux en vogue. Il pense même que ça pourrait avoir l’effet contraire, ce qu’espèrent également les maisons de disques. Car si le prix des chansons à l’unité va augmenter, le prix des albums, lui, restera fixé à 9,99 euros. En augmentant le prix des singles, les majors espèrent redonner par contraste plus d’intérêt aux albums, qui sont aujourd’hui délaissés par les consommateurs qui préfèrent acheter les meilleurs morceaux à l’unité.
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