Un écrivain de science fiction américain a déposé plainte contre Ubisoft. Il accuse le studio de jeux vidéo d’avoir plagié son roman, Link, pour créer le scénario de la célèbre saga d’action-aventure Assassin’s Creed. Il réclame jusqu’à 5,25 millions de dollars à titre de dommages et intérêts.

Programmé pour le 31 octobre 2012, le lancement du prochain volet d’Assassin’s Creed pourrait bien prendre du retard… ou ne pas survenir du tout. En effet, un auteur de science fiction américain, John L. Beiswenger, a déposé plainte (.pdf) contre Ubisoft. La raison ? L’écrivain estime que la franchise du groupe français a des similarités frappantes avec son propre roman, Link.

Dans l’univers d’Assassin’s Creed, le protagoniste principal peut revivre les actions de ses ancêtres grâce à une technologie particulière fortement inspirée de la science fiction. Cette machine permet de déchiffrer la mémoire génétique du héros et de donner accès aux souvenirs de ses aieux. C’est ainsi que le héros est projeté au fil des jeux en plein Moyen âge, à la Renaissance ou au XVIIIème siècle.

Or d’après Games Industry, le roman de Beiswenger met également en scène une technologie permettant aux participants d’accéder à des souvenirs pour les revivre par la suite. La plainte fait ainsi le point sur certaines similitudes entre le roman et la célèbre saga d’action-aventure, tant au niveau du contexte que des thématiques abordées. Des mots-clés et expressions censés prouver le plagiat sont aussi listés.

John L. Beiswenger réclame donc 1,05 million de dollars à titre de dommages et intérêts, ou 5,25 millions de dollars si le tribunal considère que Ubisoft a délibérément violé ses droits d’auteur. L’écrivain exige également l’interdiction de la vente du troisième volet de la saga, Assassin’s Creed III, et de tous les produits dérivés inspirés du jeu. La plainte couvre l’ensemble de la saga, dont le premier titre sorti en 2007.

Si le juge estime qu’il y a des arguments sérieux accréditant la thèse de la contrefaçon, il pourra ordonner l’arrêt de la commercialisation du jeu au moins provisoirement, à titre conservatoire, le temps de juger au fond. Ubisoft ne devrait cependant pas laisser les choses en arriver là. Il est très probable que le studio s’efforce de convaincre l’écrivain américain à signer un accord à l’amiable.

Pour établir la contrefaçon, il ne faut pas simplement se contenter de relever une coïncidence d’idées entre le roman de l’écrivain et le scénario du jeu vidéo. Il faut aussi mettre en évidence des éléments tangibles qui soient les mêmes, comme des noms de personnage, des scènes précises ou des objets particuliers. La seule référence à une technologie permettant de revivre des choses du passé ne suffira sans doute pas.

On notera toutefois que le premier jeu Assassin’s Creed, celui qui a lancé la licence, est sorti en novembre 2007. Le roman de John L. Beiswenger a été publié en 2003. Dans la mesure où la production d’un tel titre dure deux ou trois ans, l’hypothèse d’un plagiat reste envisageable. D’ailleurs, Jade Raymond d’Ubisoft Toronto avait confié en 2006 que la production du jeu avait commencé deux ans auparavant… soit en 2004.


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