10 ans après avoir exigé la mort de Napster et traqué les internautes qui s’échangeaient librement sa musique, le leader de Metallica Lars Ulrich se prépare à quitter sa maison de disques et à s’inspirer du succès de Trent Reznor, passé maître dans l’art d’utiliser le piratage à son avantage.

C’est un virage à 180 degrés que s’apprête à prendre Lars Ulrich, un repenti de la lutte contre le piratage. En 2000, le leader du groupe Metallica avait pris la tête d’un mouvement de révolte contre Napster. Aujourd’hui, il s’apprête à quitter sa maison de disques Warner et à demander des conseils à Trent Reznor (Nine Inch Nails), qui a lui-même quitté Universal et embrassé avec succès la diffusion de ses propres œuvres sur BitTorrent.

Il y a moins de dix ans, Lars Ulrich avait été jusqu’à envoyer à l’éditeur de Napster (le premier logiciel de P2P) treize cartons remplis de 300.000 pseudonymes d’utilisateurs accusés d’avoir échangé illégalement des chansons de Metallica. Plutôt que de servir les intérêts du groupe, la lutte contre le piratage s’était retournée contre lui et contre l’image de Metallica. En 2003, South Park avait même créé un épisode sur le piratage qui comparait Lars Ulrich à un milliardaire capricieux, incapable de comprendre les préoccupations de ses fans.

Depuis, Metallica a fait amende honorable. Le groupe a annoncé son intention de quitter Warner Music Group, s’est dit content du piratage de son dernier album, et a même présenté ses excuses à des bloggueurs qui avaient dû retirer des critiques rédigées à partir des morceaux piratés avant la sortie officielle de l’album. Le groupe a aussi multiplié les initiatives sur Internet, en créant par exemple un site dédié à la conception de leur dernier album qui a permis aux fans de suivre en direct la réalisation de l’album et d’accéder à des contenus exclusifs, ou en diffusant des vidéos de leurs concerts.

Pour l’après-Warner, Lars Ulrich mise sur une collaboration avec Trent Reznor. « La fonction première – pas la seule, mais la principale – d’une maison de disques est de servir de banque« , a expliqué Lars Ulrich au Los Angeles Times. « Lorsque vous avez assez d’argent pour avoir du succès et plus si affinité, vous n’avez pas besoin de vous reposer sur les maisons de disques pour servir de banques… nous allons faire un tas de concerts avec Trent cet été en Europe. J’ai hâte de m’assoir avec lui et de discuter de ce qu’il a en vue« .

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