Pour ce nouveau procès, l’attaque ne porte pas sur le logiciel de la société Streamcast, mais sur un projet initié dans les années 90 sur la création d’une radio par Internet. Pour cela la société avait amasser une bibliothèque de milliers d’albums en développant une base de données qui servit à diffuser de la musique par streaming sans l’approbation des ayants droit.
La RIAA a sans doute eu du mal à digérer les conclusions d’une cour fédérale des Etats-Unis qui déclarait récemment que Streamcast n’était pas responsable des infractions aux droits d’auteurs réalisées par les utilisateurs de Morpheus, longtemps resté en tête d’affiche des logiciels de P2P. La RIAA, qui considère que c’est « un nouveau pas dans [leur] litige en cours contre Streamcast« , réclame (sic) $150.000 dollars de dommages et intérêts par titre.
En défense, Streamcast déclare qu’ils ont effectivement essayé de développer un service de radio en ligne à la fin des années 90, mais que ce projet a été abandonné quand ils ont échoué dans l’obtention de l’accord des majors.
Quel avenir pour cette plainte ?
Morpheus a connu ses heures de gloire lorsqu’il était encore sous FastTrack en compagnie de KaZaA, mais il ne fait maintenant plus partie du peloton de tête. L’issue du procés sera donc plus symbolique que dramatique dans ses conséquences, et aura surtout comme impact d’ajouter (peut-être) Streamcast au tableau de chasse de la RIAA.
Pour le savoir il faudra attendre de connaître le résultat de cette nouvelle affaire mais cette fois-ci, il se peut que la RIAA atteigne a son but. En effet la radio était basée sur un système centralisé, au contraire de Morpheus qui, comme la plupart des logiciels de P2P actuels, utilise une technologie décentralisée. Or si l’affaire Napster a prouvé que les réseaux centralisés étaient susceptibles d’engager la responsabilité de leurs propriétaires, les récentes décisions en Europe et maintenant aux Etats-Unis ont quant à elles rassuré les développeurs concernant les réseaux décentralisés, hors de toute menace.
Deux politiques ressortent de ce nouveau procès. Tout d’abord comme le déclare l’analyste de Jupiter Research, Lee Noir, il faut « maintenir une pression judiciaire sur ces personnes, car les procès coûtent cher et drainent beaucoup d’argent« . Puis, technique qui a fait ses preuves, il ne faut plus plus attaquer directement le fautif mais parvenir par un moyen détourné à provoquer son arrêt. Un peu comme Al Capone, arrêté pour des problèmes avec le fisc…
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