Une chose est sûre, RetSpan a réussi son objectif : faire peur aux Internautes. Dès lors, il est de notre rôle de rétablir les réalités. Car en effet, si le long communiqué de presse de RetSpan a de quoi inquiéter au premier abord, il n’annonce en fait rien de nouveau et il sera toujours aussi compliqué pour les industries d’intenter une quelconque action contre les utilisateurs de peer-to-peer.

En effet, RetSpan annonce avoir négocié pendant plusieurs semaines pour obtenir l’accès aux informations des trois organismes chargés de répartir les tranches d’adresses IP entre différents réseaux. Or cette information nous paraît bien étrange, puisqu’il est déjà possible à l’heure actuelle d’obtenir de telles informations, laissées à la disponibilité de tous. Essayez par exemple d’entrer votre adresse IP sur cette page, et vous serez sans doute surpris de voir les résultats affichés.

Mais surtout, dans les procédures, RetSpan n’apporte rien de nouveau. Il est depuis longtemps facile de connaître l’adresse IP d’un utilsateur de P2P. Mais, à supposer que ledit utilisateur en fasse un usage illégal par le téléchargement de données protégées par les droits d’auteur, il faut toujours que le fournisseur d’accès propriétaire de l’adresse IP de son abonné accepte d’en communiquer l’identité. Une procédure oppose sur ce sujet en ce moment même le fournisseur américain Verizon à la RIAA. Juridiquement, le seul moyen d’obtenir l’identité de l’utilisateur est donc d’obtenir une injonction du FAI suite à la diligence d’une enquête pénale par le parquet. Etant donné l’engorgement des tribunaux, et le nombre d’affaires pénales qui ne donnent déjà aujourd’hui pas lieu à poursuites par « défaut d’opportunité », il paraît invraissemblable de croire que les condamnations peuvent pleuvoir demain contre les internautes.

Ainsi, plus qu’une réelle innovation, RetSpan ne fait là qu’un effet d’annonce dont l’effet réel sera lui à nuancer.

Mais il est certain qu’existent deux types de comportements face à une cocotte-minute qui siffle. Certains ne veulent pas supporter le bruit qu’elle fait et préfèrent souder le chapeau pour éviter qu’il ne tourne, et d’autres préfèrent le laisser tourner pour éviter que la cocotte ne finisse, inévitablement, par exploser. En refusant d’admettre que la défense de la propriété intellectuelle telle qu’elle existe aujourd’hui revient à souder le chapeau d’une cocotte-minute en chauffe, les défenseurs de la propriété traditionnelle prennent le risque d’en perdre tout contrôle…

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