C’est un nouveau venu sur la scène artistique française. Une nouvelle profession : agent d’artistes créateurs d’oeuvres libres. CreativePeers est né avec l’envie de faire de la liberté un principe qui n’est pas incompatible avec la rémunération de l’auteur…

Christophe Gontier est montpellierin. Ancien élève de l’EPITA, prestigieuse école d’informatique parisienne, il est avant tout passionné par la musique et comprend très tôt que « l’avenir est à la liberté et non aux restrictions« . Ca ne l’empêche pas, bien au contraire, de travailler sur un projet d’entreprise qui aura pour but de permettre aux artistes de trouver une rémunération autrement que dans la simple vente de leur musique ou de leurs créations aux particuliers.

C’est ainsi qu’après un an et demi de développement, il fonde CreativePeers avec une multitude d’idées pour assurer un modèle économique viable à son entreprise et aux artistes. Il pense d’abord aux médias traditionnels, pour qui diffuser de la musique, des films ou de l’information gratuitement n’est pas un problème. Tous se servent des œuvres pour attirer l’attention sur un contenu plutôt qu’un autre, et il doit être possible d’imaginer le même shéma sur Internet, sans nécessairement en passer par la publicité.

L’idée première de CreativePeers, c’est de servir de « caisse de dépôt » aux auteurs qui veulent certifier être les créateurs d’une œuvre licenciée en Creative Commons. Il est en effet très facile pour un internaute peu scrupuleux de prendre une œuvre protégée par le régime légal du droit d’auteur et d’y apposer en toute illégalité une licence Creative Commons. CreativePeers, pour assurer la sécurité juridique des exploitants d’œuvres sous licences CC, certifie que l’œuvre est bien attachée à un auteur dont l’identité a été relevée, et propose alors aux professionnels, éditeurs ou commerçants, d’exploiter les œuvres dont les droits d’utilisation commerciale ont été réservés (c’est le cas classique des œuvres sous licence Creative Commons by-nc-sa, utilisée notamment par Ratiatum).

Le matériel pour financer l’immatériel

En se glissant dans le costume d’agent artistique, CreativePeers se rémunère alors grâce à des commissions sur les ventes de catalogues. Le site prend par exemple 30 % pour toute exécution publique d’une œuvre, en discothèque, en bar, ou chez un commerçant inscrit au registre du commerce. Il se réserve ensuite 18 % lorsqu’un contrat est négocié pour l’exploitation d’une œuvre sur un support commercial enregistré. Les tarifs dépendant du type d’œuvre, de leur durée, mais aussi d’un système original de points octroyés par les internautes. Plus une œuvre a de points, plus elle est vendue chère. Pour attribuer un point, l’internaute doit envoyer un SMS dont le coût facturé est lui-même partagé avec l’auteur. Il est aussi possible d’acheter des packs de points, dont 70 % du prix est reversé aux auteurs.

De plus, CreativePeers propose à ses auteurs de monter une boutique en ligne où ils proposent chacun des produits de leur création. Ouvert à toutes les formes d’arts, le site propose par exemple les reproductions numériques des tableaux de l’artiste-peintre Bass, en Creative Commons, mais aussi à la vente des T-shirts confectionnés par l’artiste et même des tables gigognes. Pas question d’imiter eBay, puisque seuls des productions artisanales créées par le vendeur sont acceptées.

Le site n’est pas non plus ouvert à tout le monde. « Je ne suis pas YouTube« , explique Christophe Gontier qui veut avant tout « croire en l’artiste pour pouvoir le défendre« . Il s’adresse en particulier aux artistes qui vivent déjà de leur art mais cherchent de nouvelles façon de communiquer leurs œuvres, en particulier à travers les licences Creative Commons…

Enfin, précisons que les œuvres sont téléchargeables en P2P avec le protocole Dijjer mis au point par Ian Clarke, l’inventeur du célèbre réseau Freenet et de Ravver.

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