Apple a obtenu un brevet qui décrit une méthode permettant d’alerter la police en toute discrétion si une victime n’est pas en situation de parler. Reste à savoir si la solution de la firme américaine sera un jour intégrée dans l’iPhone.

En cas d’urgence, il n’est pas toujours possible de joindre les secours sans prendre un risque supplémentaire. Imaginez par exemple que vous subissiez un racket en pleine rue : vous n’allez pas pouvoir sortir tranquillement votre smartphone et composer le 17. Votre agresseur vous empêchera d’appeler qui que ce soit, en usant de violence si nécessaire — si ce n’est pas déjà fait.

Il faudrait donc inventer un moyen permettant d’appeler à l’aide sans jamais éveiller les soupçons de celui ou celle qui vous menace. Et si une simple pression à un endroit bien précis du smartphone, complétée par une simple combinaison de mouvements discrets à effectuer pour éviter les faux positifs, permettait d’alerter la police ? C’est l’objet d’un brevet obtenu par Apple le 18 juillet.

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CC Beni Krausz

Celui-ci décrit une méthode permettant d’avertir les secours en toute discrétion : par exemple, si l’agresseur demande le déverrouillage de l’appareil, l’agressé pourrait faire semblant de coopérer et effectuer à la place une série de manipulations dont les finalités ne sont pas comprises que de la victime. Quitte éventuellement à ce que ça aboutisse au déverrouillage du téléphone, afin de berner l’agresser.

Le brevet présente le cas d’un déverrouillage par empreinte digitale : si la victime, au lieu d’utiliser habituellement l’index pour accéder au contenu de l’iPhone, appuie sur le bouton avec un autre doigt et qu’elle reste dessus un certain temps, cela pourrait déclencher une alarme secrète, puisque deux évènements particuliers seront survenus (l’utilisation d’un autre doigt et un appui plus long que d’ordinaire).

Schéma de l'activation de l'alerte.

Schéma de l’activation de l’alerte.

Cette approche a plusieurs mérites : elle permet de joindre la police discrètement sans que l’agresseur ne se doute de quoi que ce soit, même s’il a les yeux sur ce que fait la victime. Tous les gestes à exécuter sont ceux que l’agresseur s’attend à voir s’il exige le déverrouillage du téléphone. L’alerte est simple à donner (aucune combinaison complexe à exécuter, ce qui est illusoire quand on est  sous stress).

Mais ce n’est pas tout d’activer l’alerte : une fois qu’elle a été déclenchée, il ne faudrait pas qu’un agent de police se mette à parler au bout du fil, ce que l’agresseur pourrait entendre. C’est pourquoi le brevet n’envisage pas d’établir une communication classique mais plutôt que l’alerte active un certain nombre de services, toujours à l’insu de l’agresseur, qui seront utiles aux forces de l’ordre.

Transmission de données

Ainsi, quand l’alerte est donnée, l’iPhone donnerait immédiatement sa localisation à la police (même si le réglage était désactivé) et commencerait à diffuser en direct ce que le micro entend et l’appareil photo voit. Cela implique évidemment qu’ à l’autre bout du canal, il existe des systèmes qui soient en mesure de récupérer la position de l’iPhone et les contenus qu’il diffuse en 3G ou 4G.

Le dispositif imaginé par Apple pourrait fonctionner sur l’ensemble de ses  terminaux à partir de l’iPhone 5s dans la mesure où c’est le premier à avoir intégré le service de lecture d’empreinte digitale Touch ID. D’autres indicateurs d’alerte pourraient être utilisés que le doigt alternatif ou le temps d’appui sur le bouton : pression sur le bouton ou l’écran (via 3D Touch), geste, cadence…

Reste à savoir si les idées de ce brevet se retrouveront un jour effectivement dans l’iPhone, ce qui n’est évidemment pas acquis : les entreprises sont très nombreuses à imaginer des toutes sortes d’inventions qu’elles s’empressent ensuite de déposer pour en garder le contrôle exclusif. Mais quand vient le temps de leur donner une réalité concrète, les sociétés affichent une hâte plus mesurée.

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