Sam Yagan avait affirmé en septembre dernier devant le Sénat américain qu’il cèderait face à l’industrie du disque et du cinéma. Confortée par une décision de la Cour Suprême en défaveur de Grokster, la RIAA lui avait envoyé à lui comme à de nombreux autres éditeurs de logiciels de P2P une lettre enjoignant sa société à cesser toute activité illicite. Cela fait près de 6 mois et eDonkey continue d’exister comme avant, sans aucun filtrage. « J’avais honnêtement espéré que les choses bougeraient beaucoup plus vite« , explique Yagan. Mais « nous attendons un accord [avec l’industrie du disque] qui devrait intervenir très rapidement. Ca n’est pas à des mois de nous, ça c’est certain« , ajoute-t-il.
Pour maintenir eDonkey en vie, MetaMachine a deux solutions. Soit vendre la société à un service légal en place, soit créer son propre service filtré, comme l’ont fait Morpheus et iMesh. « Edonkey a négocié avec les services peer-to-peer légaux actuels et ceux qui sont prévus« , écrit John Borland sur News.com. Yagan a notamment discuté avec Audible Magic, qui vend à Morpheus la technologie qui lui permet de filtrer la musique échangée, et Snocap, qui doit toujours motoriser le très en retard Mashboxx de l’ancien président de Grokster, Wayne Rosso. « Ce sont essentiellement des questions d’expertise. Ce que mon équipe est bonne à réaliser, contre ce que les autres sont bons à faire. Nous allons avoir besoin de beaucoup d’aide pour avancer« , explique Sam Yagan.
Quel que soit le sort d’eDonkey, il ne sera qu’anecdotique pour l’avenir du P2P. Le réseau de MetaMachine a été presque totalement avalé par le logiciel open-source eMule, qui domine 95% du réseau de partage de fichiers et ne disparaîtra pas au moment où eDonkey fermera. Cela fait bien longtemps que MetaMachine ne dispose plus des clefs du réseau, qui résident dans les mains de dizaines d’administrateurs indépendants de serveurs eDonkey, eux-mêmes laissés de côté par le développement d’une surcouche décentralisée aux protocoles eDonkey et eMule.
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