IMesh est un rescapé du Peer-to-Peer. L’an dernier, son éditeur israëlien est parvenu à signer un accord avec les maisons de disques qui acceptaient de laisser le logiciel de P2P prospérer dans l’illégalité à condition qu’iMesh devienne rapidement un service légal. En échange du paiement par l’éditeur de la somme symbolique de 4,1 millions de dollars, iMesh fut le premier et sans doute le dernier à obtenir un accord de ce type dans toute l’histoire du peer-to-peer. Face à ses premiers échecs pour faire fermer Grokster et Morpheus, l’industrie du disque nageait à cette époque en plein doute, et elle préférait signer un mauvais compromis plutôt que ne rien signer du tout. Mais depuis le jugement de la Cour Suprême en faveur des maisons de disques a totalement revigoré l’industrie, qui ne cherche plus de compromis avec les éditeurs. Mais l’accord avec iMesh lui reste encore sur le dos.
Pour respecter ses engagements et devenir un service légal, iMesh a fait appel aux techniques de filtrage par empreinte musicale de la société Audible Magic. Deux millions de titres sont ainsi passés à la moulinette algorithmique pour permettre au logiciel de reconnaître les chansons « copyrightées » à la volée. Et globalement, ça marche. Lors d’une tentative de téléchargement du dernier Madonna, le transfert débute et s’interrompt après quelques minutes, une fois la chanson repérée.
Le filtrage parfait n’existe pas
Mais le système, toujours en phase d’expérimentation, a semble-t-il ses failles. John Borland a ainsi téléchargé sans peine et sans autorisation des morceaux de Led Zeppelin, de Green Day, des Black Eyed Peas ou encore de Franz Ferdinand. S’il se défend en rappellant qu’il faut « s’attendre à des problèmes » puisqu’ils sont encore en phase de test, le président d’iMesh Bob Summer confesse que « ce sont des problèmes isolés sur lesquels nous travaillons avec acharnement« .
Ces problèmes démontrent toutefois à quel point il sera difficile de bâtir un système entièrement légal sur une plateforme P2P étudiée pour laisser passer les contenus libres de droits ou distribués sous des licences libres de type Creative Commons. Même si sur le papier l’initiative est plaisante, iMesh devra rapidement combler les failles avant que la RIAA ne remette en cause les termes de l’accord et exige la fermeture du service.
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