Le cinéma perd plus de 10% de fréquentation sur les douze derniers mois, et pourtant rares sont ceux à s’en émouvoir. Nous n’entendons pas la filière cinématographique pousser les cris d’horreur qu’avaient poussé l’industrie du disque au début des années 2000 lorsqu’ils ont vu leurs ventes s’affaiblir pour la première fois en 20 ans de hausse continue.
Et si personne ne crie au secours, c’est que le cru de l’année dernière a été excellent et qu’il est difficile, sinon impossible, de s’en service comme référence pour cette année. 2004 et ses 194,4 millions d’entrées avait en effet signé un record historique, revenant à un niveau jamais atteint depuis 1983 (198,9 millions), dernière année de croissance avant une chute vertigineuse qui durera, notamment sous l’effet Canal+, jusqu’en 1992.
Mais depuis cette année sombre de 1992, qui avait enregistré moins de 120 millions de spectateurs, la fréquentation des salles se dessine façon cours de la bourse, version optimiste. Les distributeurs ont retrouvé le sourire à grand renfort de multiplexes et de modernisation des salles, et 2005 ne devrait être qu’une petite érosion de plus dans la progression des entrées.
Manque des blockbusters
En y regardant de plus près, il semble que le principal responsable de la baisse enregistrée ces derniers mois ne soit pas le piratage, mais plutôt l’absence de grands films pop-corns aux côtés du seul Star Wars Episode III. Trois des cinq plus gros succès de l’an dernier étaient des suites : Harry Potter 3, Shrek 2, et Spirer-man 2. Le vainqueur absolu, une anomalie dans le monde d’Hollywood, fut Les Choristes, qui se paye même le luxe de battre Star Wars (8,1 contre 7,2 millions).
Cette année les cinq plus grosses recettes ont été générées par le dernier George Lucas, la seule « suite » dans le top 20 avec Batman (17e). Puis suivent au classement Un Long Dimanche de Fillançailles, Brice de Nice, La Guerre des Mondes et Charlie et la Chocolaterie.
Pas de doute, pour sauver le cinéma, il faudra sortir Les Choristes 2 en 2006…
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