Alors que la communauté s’est soulevée devant la décision d’Asus de bloquer le bootloader de sa Transformer Prime, il semblerait que Microsoft s’apprête à imposer le même choix aux futurs constructeurs de tablettes Windows 8.
En effet, si le terminal est équipé d’un processeur ARM (comme dans l’immense majorité des cas), l’éditeur imposerait ce verrou qui empêcherait aux utilisateurs de désactiver l’option Secure Boot de l’OS. Cette option est censée bloquer les attaques, en empêchant un accès au bootloader, mais son activation rend également impossible l’installation d’un autre système d’exploitation sur la machine. Beaucoup attendent pourtant les tablettes Windows 8 pour pouvoir y installer, en plus, Android de Google. Cela permettrait en effet d’avoir une machine complète, avec deux systèmes d’exploitation aux usages et aux écosystèmes différents. Un bootloader est, en effet, un logiciel lancé par le BIOS ou l’EFI « qui permet de lancer un ou plusieurs systèmes d’exploitation« , comme l’explique la définition sur Wikipedia.
Des rumeurs avaient déjà circulé sur ce sujet, prétendant que Microsoft bloquerait le bootloader de façon globale, sur tous les PC. La firme avait alors répondu qu’il serait possible de désactiver ce verrou, une procédure classique avec cette protection. Mais un nouveau document, publié en décembre dernier, précise que cette désactivation ne concernerait que les appareils qui ne sont pas équipés d’un processeur ARM.
En empêchant les utilisateurs d’accéder au bootloader, Microsoft admet qu’il a dû modifier son OS pour qu’il soit compatible avec la plateforme ARM. Ces modifications sont peut-être sensibles et un accès à ces options les rendraient peut-être vulnérables. Le portage sur ARM serait donc, si cette hypothèse était vérifiée, plus compliqué que ce Microsoft imaginait en présentant son OS en septembre dernier.
D’un autre côté, Intel pourrait bénéficier de cette décision. La firme cherche en effet à se relancer sur le marché du mobile et à imposer ses processeurs à la place des ARM. En montrant que sa gamme est plus ouverte que celle de la concurrence, elle pourrait attirer des utilisateurs supplémentaires.
Si cette pratique est très répandue sur les smartphones, elle est beaucoup moins acceptée sur les tablettes. Microsoft doit donc s’attendre à des réactions de la part de ses clients potentiels, d’autant que le marché des OS pour tablettes évolue avec le passage de WebOS en open-source ou l’arrivée prochaine d’Ubuntu dans ce secteur.
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